Le tiers payant en pharmacie : un choix qui s'imposait

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Le tiers payant en pharmacie : un choix qui s'imposait

Adoptée à la demande de la profession, le tiers payant s'est complètement généralisé dans les officines des pharmaciens. Un modèle qui n'est pas forcément transposable en l'état dans les cabinets des médecins généralistes...

 

Formulée y a près de 30 ans, la généralisation du tiers payant dans les officines était une revendication de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPS) : « les médicaments devenant très chers, les organismes mutualistes envisageaient de créer des pharmacies mutualistes pour garantir l'accès aux soins : les officines libérales se sont alors adaptées pour préserver leur modèle », relate Philippe Besset, vice-président de la FSPS.

Depuis, toutes les pharmacies ont adopté ce dispositif. Moyennant 15 à 30 euros par mois pour l'officine, un concentrateur envoie les factures des patients aux caisses de Sécurité sociale et aux mutuelles ; les pharmaciens sont ensuite remboursés en trois ou quatre jours par la Sécurité sociale, un peu plus pour les mutuelles.

« Quand tout va bien, c'est génial, témoigne Alain Delgutte, président de l'Ordre des pharmaciens (section pharmaciens d'officine).  La télétransmission prend deux minutes, auxquelles il faut toutefois ajouter le traitement des dossiers rejetés (droits non à jour, erreurs dans les taux de remboursement des médicaments, etc.) ». A Paris, à la Pharmacie générale de la Porte d'Orléans, un salarié consacre un jour hebdomadaire à cette opération dite « de recyclage ».*

Un exemple pour les médecins ?  

« A l'inverse, nous n'avons plus de gestion d'argent, de chèques à déposer à la banque, ou à encaisser à telle ou telle date, voire en X fois », témoigne Alain Delgutte, qui n'estime cependant pas que la généralisation du tiers payant telle qu'elle s'applique en pharmacie ne soit transposable en l'état aux cabinets médicaux libéraux : « Les officines sont informatisées depuis longtemps et disposent par exemple de scanners, ce qui n'est pas le cas de tous les médecins libéraux, sans compter le problème du généraliste qui consulte à domicile... »

« En outre, les factures de médicaments peuvent s'élever à des centaines d'euros, des sommes sans rapport avec les 6 euros de la part de la complémentaire sur lesquels porte la généralisation du tiers payant chez le médecin généraliste de secteur 1», remarque Philippe Besset.

 

* La FSPS négocie actuellement avec les quelque 600 mutuelles afin que leurs informations soient à disposition des officines en temps réél, ce qui réduirait le travail de recyclage.

Source:

Marie Barral

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