Le syndicat des internes marseillais dénonce l'ouverture de 7 lignes de garde sans présence de séniors

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Antoine Tichadou, président du Syndicat des internes de Marseille (SAIHM) râle contre l'ouverture de 7 lignes de gardes uniquement occupées par des internes, sans supervision de séniors. 

Le syndicat des internes marseillais dénonce l'ouverture de 7 lignes de garde sans présence de séniors

What's up Doc. Quelle est la situation sur place ? 

Antoine Tichadou. Visiblement, l’IHU vient d’être rempli totalement de patients Covid19 et les premières unités créées à la Timone, à l'hôpital Nord et à la conception à partir de services classiques d’hospitalisation vont recevoir leurs premiers patients. 

WUD. Quelles sont les capacités d’accueil pour les Covid-19 ?

A. T. À l’IHU il y a 75 lits, nous avons 32 lits à la conception, et une cinquantaine à l’hôpital Nord et à La timone, chacun. 

WUD. Quelle est l’implication des internes actuellement ? 

A. T. Elle est totale et c’est aussi pour cette raison que je suis un peu dépassé. Il y a de multiples lignes d’astreintes et de gardes qui sont créées, uniquement tenues par des internes, sans qu’il n’y ait de séniors impliqués dans cette permanence des soins. Les séniors ne sont joignables que par téléphone, cela nous pose un vrai problème. À l’heure actuelle sur l’AP-HM, il y a 7 lignes de garde qui ont été créées dans le cadre des mesures Covid-19 : c’est énorme, et nous ne pourrons pas gérer tout cela tout seul. 

WUD. Combien d’internes seraient mobilisés sur ces nouvelles lignes de garde ? 

A. T. Ce serait les internes actuellement qui ont les lignes de garde de leur service. 

WUD. Qu'en est-il du volontariat des internes ? 

A. T. Le problème du volontariat, c’est qu’il est limité par le ministère, car tous les internes mobilisables qui étaient en disponibilité pour convenance personnelle ne peuvent pas être réintégrés. Ils ne peuvent ni être payés ni être protégés par une responsabilité civile. Pareil pour les masters : ils ne peuvent pas réintégrer des services Covid parce qu’ils ne sont pas protégés en responsabilité civile. Nous attendons depuis 48 heures une instruction ministérielle mais ça bloque. 

WUD. Quelles sont vos revendications ? 

A. T. Nous demandons une implication plus importante des séniors. Je demande aussi une implication de tous les corps de métiers. Actuellement il y a à l’IHU une deuxième ligne d’internes en biologie pour faire les PCR de covid, mais ils sont dépassés ; ils reçoivent plus de 1200 prélèvements par jour, et nous devons négocier pour réussir à avoir une ligne de techniciens !

WUD. Tous les internes ne sont pas mobilisés sur la prise en charge de l’épidémie du Covid-19 ?

A. T. Oui en effet. Il y a par exemple des internes en gynécologie qui ont juste créé des lignes de garde de réserve au cas où un des internes tomberaient malades, mais il n’y a pas eu de création de lits. Si l’on parle uniquement des création de lits, cela concerne à peu près 300 internes. Qui plus est, les hôpitaux militaires ont récupéré tous leurs internes, mais l’AP-HM n’a pas pour autant récupéré ses internes basés dans les hôpitaux militaires. Le département universitaire de médecine générale (DUMG) vient de signifier aux internes qu’ils ne devaient pas quitter leurs stages pour rejoindre les nouvelles lignes de garde. Tout le monde se mobilise mais le DUMG juge que la formation de leurs internes est plus importante ! Cela énerve beaucoup le SAIHM !! 

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