Le projet de recherche, de l’idée au protocole

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Pourquoi faire simple quand on peut masteriser ?

Le projet de recherche, de l’idée au protocole

L’idée de recherche part souvent d’une phrase du patron « Tu regarderas si c’est corrélé », ou mieux : « En reprenant les données, tu vas bien trouver quelque chose... ».
Sauf si le projet s’inscrit dans la continuité d’un travail déjà initié par l’équipe du laboratoire avant notre arrivée, la concrétisation de la démarche de recherche nécessite quand même une réflexion préalable.
Succès assuré pour des sujets bien médités !
Début du marathon...

Un protocole... Ah ? Mais pourquoi faire ?
Deux raisons essentielles justifient de s’astreindre à cet exercice fastidieux :
• Le protocole permet d’anticiper les (nombreuses) difficultés qui nous guettent. Et dans le cadre d’un travail prospectif, une erreur évitée peut facilement sauver l’engagement d’une année.
Effectif trop faible pour un test statistique, mauvais tube de prélèvement, données essentielles non collectées...
La cata !

• C’est un préalable indispensable à toute demande de financement, qu’elle soit d’ordre personnel (pour remplir l’assiette) ou destinée à supporter le projet (photocopies, déplacements, réactifs, personnels...).

Bon Ok, Docteur, on commence où alors ?
Des documents-types de protocole de recherche sont disponibles auprès de toutes les directions de la recherche clinique. Ne nous laissons par impressionner par ces pavés de 30 pages, dont la plupart des paragraphes sont remplis de phrases types. Des professionnels sont à notre disposition pour remplir les parties réglementaires qui constituent plus de la moitié du volume du document.
La pertinence scientifique d’un protocole est le plus souvent jugée sur quelques points-clés que nous devons mettre particulièrement en valeur :
• le rationnel scientifique ;
• l’objectif de recherche ;
• la conception de la recherche : schéma d’étude, critères d’évaluation des résultats, déroulement pratique de l’étude ;
• la population-cible, l’effectif de patients nécessaire et sa justification, les analyses statistiques à réaliser ;
• la justification du financement demandé ;
• les retombées attendues du projet.

Le rationnel : de Wikipedia à... Pubmed !
Si l’objectif de recherche nous est dans la plupart des cas livré « brut » par notre directeur de recherche, la connaissance préalable de la littérature est une étape indispensable à la mise en oeuvre de la recherche. Plus trivialement, si l’idée est bonne, quelqu’un l’a probablement déjà eue...
La recherche bibliographique nous permet d’identifier le champ d’investigation de notre sujet qui n’a pas encore fait l’objet de publication. L’objectif du rationnel est de rappeler brièvement au lecteur du protocole l’état actuel des connaissances du domaine et de l’amener de manière fluide, référencée et structurée, à ce qui constituera l’objectif de notre travail et son originalité.

Objectif de recherche : vous pouvez répéter la question ?
La traduction d’une idée en une (et une seule) question principale de recherche est l’étape la plus importante et la plus difficile de la rédaction du protocole.
L’objectif de recherche doit tenir en une phrase simple, débutée par un verbe d’action : décrire, comparer, estimer...
La formulation de l’objectif doit laisser entrevoir la population étudiée et le critère d’évaluation des résultats.
Chacun d’entre nous, quels que soient son expérience, son bagage et ses connaissances en méthodologie, est capable de conduire les étapes précédentes seul ou avec l’aide de son directeur de recherche. La suite de la réflexion pourra nécessiter le recours à une aide extérieure...

URC, DRC, CIC, DIRC... SOS ! HELP ?
La rédaction des parties concernant « le nombre de sujets nécessaires, les analyses statistiques, éthiques et autres considérations réglementaires » est la plupart du temps hors portée, en solo, au début de l’année de Master. Parfois, avec de la chance, le directeur du labo nous oriente vers une personne de l’unité particulièrement rompue à cet exercice. Mais très souvent, il faudra chercher de l’aide... complémentaire.
Fort du rationnel et des objectifs de recherche, notre croisade nous amène à la rencontre d’un peuple bien étrange qui discute par de curieux dialectes acrobatiques.
Bienvenue dans le monde de la méthodologie où les statistiques et la réglementation de la recherche clinique font rage. Plusieurs structures ont vocation à aider les jeunes chercheurs dans leur démarche (cf. « Ressources méthodologiques » ci-dessous). Il convient de trouver celle de la situation !
Et ce n’est qu’à partir de la conception du protocole que la bataille des financements peut commencer. À vos marques, prêts... Partez !


Ressources méthodologiques

La DRC (Direction de la recherche clinique) : souvent le meilleur interlocuteur pour être orienté vers la structure la plus adaptée à nos besoins.
Les URC (Unités de recherche clinique) : souvent associées aux DRC, la plupart proposent une consultation d’aide méthodologique pour tout type de projet.
Les CIC (Centres d’investigation clinique) et CRC (Centres de recherche clinique) : structures labellisées par l’INSERM participant le plus souvent à des projets faisant l’objet de financements lourds (PHRC). Certaines fournissent un service de consultation méthodologique.
Les DIRC (Directions interrégionales de la recherche clinique) : coordonnent les DRC d’une interrégion. Certaines développent un réseau d’aide destiné aux jeunes chercheurs. N’hésitez pas à les contacter.
• Enfin, l’aide des thésards du laboratoire peut toujours se révéler d’un grand secours dans la concrétisation de notre démarche.

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