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L’Assurance maladie (Cnam) propose, dans sa contribution au budget 2025 de la Sécurité sociale, de cesser le remboursement des prescriptions des médecins déconventionnés. Cette mesure vise à réaliser des économies substantielles tout en favorisant l'accès aux soins conventionnés. Selon la Cnam, il est illogique que les prescriptions soient prises en charge si les consultations ne le sont pas.
Face à un déficit prévu de 11,4 milliards d’euros en 2024, la Cnam propose diverses pistes d’économies pour le Projet de loi de finances de la sécurité sociale (PLFSS) de 2025. Parmi elles, le déremboursement des prescriptions des médecins déconventionnés pourrait représenter une économie potentielle de 450 millions d’euros.
Le principal objectif de cette mesure n'est pas uniquement budgétaire. La Cnam cherche à inciter les médecins déconventionnés à réintégrer le système conventionnel. Le déremboursement pourrait dissuader les patients, déjà confrontés à des frais de consultation élevés, d'avoir recours à ces praticiens, les poussant ainsi à rejoindre la convention médicale.
5 000 médecins libéraux ont signé une lettre d’intention de déconventionnement
En plus du déremboursement, la Cnam prévoit des économies dans divers domaines pour un total de 1,56 milliard d’euros en 2025. Ces économies incluent le renforcement de l’ordonnance bi-zone, l’optimisation du transport sanitaire et des mesures anti-fraude. De plus, des ajustements dans les indemnisations des arrêts de travail sont envisagés pour réduire les dépenses.
Si cette proposition est adoptée, elle pourrait entraîner une baisse de la fréquentation des médecins déconventionnés. Les patients, ne bénéficiant plus de remboursements pour les prescriptions, pourraient se tourner vers des médecins conventionnés, malgré les zones de désertification médicale. Cette pression supplémentaire pourrait également décourager les médecins libéraux de se déconventionner à l'avenir.
https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/je-me-suis-deconventionnee-je-navais-pas-dautres-solutions-pour-faire-de-la-medecine-de
De quoi faire réfléchir les plus de 5 000 médecins libéraux qui ont signé une lettre d’intention de déconventionnement sur le site du syndicat de l’Union française pour une médecine libre (UFML). Actuellement selon les chiffres de la Cnam, 575 généralistes et 215 spécialistes sont déconventionnés, ces chiffres n’incluent pas ceux qui n’ont jamais choisi d’être conventionnés.