La réalité virtuelle au bloc, le nouvel eldorado de la médecine

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Opération 3.0 au pays de Queen Mom

La réalité virtuelle au bloc, le nouvel eldorado de la médecine

Vendredi dernier, au Royal Hospital de Londres, la première opération chirurgicale en livestream a eu lieu. Depuis leur amphi, les étudiants en médecine de Barts Health ont pu suivre l’intervention comme s’ils y étaient. Une nouveauté ? Peut être pas tant que ça… 
 

Une première mondiale : ce sont les mots employés un peu partout (ici, ici et ) dans la presse britannique et internationale pour qualifier la première intervention chirurgicale en réalité augmentée retransmise en live. Première, peut-être pas tant que ça, car l’Oculus a un précédent, et, cocorico, il est français.

En juin 2014, l’équipe du Dr Thomas Grégory, fondateur de Moveo et chirurgien orthopédiste a effectué une intervention retransmise elle aussi grâce à la réalité augmentée. Seule différence ? Elle n’était pas diffusée en direct. Deux ans de différence entre ces deux évènements ont laissé le temps à la technologie de sauter le pas du livestream

Simulation : avenir de la médecine

Un bond qui n’étonne pas le Dr Thomas Grégory. « C’est une une belle évolution », estime-t-il. « On peut maintenant faire de la live surgery avec ces dispositifs, ce qui n’était pas possible il y a deux ans ». A l’heure où la simulation s’impose comme un acteur principal de la formation médicale, l’Oculus Rift devient un incontournable de la simulation immersive et vient compléter efficacement la formation des internes au bloc.

« Un interne qui assiste un chirurgien plus expérimenté doit aussi se concentrer sur certaines tâches comme tenir les écarteurs, et bien souvent, il ne peut pas voir toute l’opération », regrette le chirurgien. Un souci que résout la réalité virtuelle : « Vous voyez l’opération comme si vous étiez le chirurgien, c’est un plus énorme ! », s'enthousiasme le Dr Grégory. 

Et pour la suite?

Dans un avenir proche, le Dr Gregory espère que l’on pourra, à l’instar des pilotes de ligne, démocratiser la simulation pour la rendre accessible à la majorité des établissements de santé et en faire l’un des piliers de l’apprentissage en médecine. Une évolution aujourd'hui possible grâce aux lunettes de réalité augmentée. « Un bon simulateur coûte plusieurs milliers d’euros, là où des lunettes de réalité virtuelle ne valent que quelques centaines d’euros. Je crois que la réalité augmentée a de beaux jours devant elle ».  

On peut en effet aisément imaginer que la simulation via les lunettes de type Oculus Rift ne sont qu’un début. La société Thales a d’ailleurs développé un casque Topowl, à visée militaire, dont l’usage pourrait s’étendre à la médecine. « On a fait une première avec ces lunettes », précise le chirurgien. Elles ont été utilisées pour voir le squelette à travers la peau du patient ». Une analyse tridimensionnelle qui nous approche également de l’homme bionique. Mais ceci est une autre histoire…

Source:

Johana Hallmann

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