
What’s up Doc : Que retenir de la mobilisation nationale d’hier ?
Killian L’helgouarc’h : Nous sommes très satisfaits, de la mobilisation extraordinaire à Paris, mais aussi dans toutes les grandes villes de France. On a eu un interne sur deux gréviste au niveau national, ce qui absolument historique. Dans certains services, il n’y a pas un seul interne toute la semaine. Par exemple, à Montpellier, des blocs non urgents ont été déprogrammés car tous les internes étaient en grève. On a eu une mobilisation de toutes les spécialités, et un soutien de toute la profession. Je pense qu’on a envoyé un signal clair, net et précis : « Non à la loi Garot, écoutez-nous, on a des propositions ! »
Des internes souhaitant rejoindre le mouvement ont été menacés d’invalidation de stages, c’est vrai ?
KL. : Oui. Certains seniors sont dans l’incompréhension, car il existe une culture de solidarité dans la profession. Quand on est en grève, le travail à faire est reporté sur quelqu’un d’autre. C'est d'ailleurs ce qui a freiné pas mal d’internes à rejoindre la mobilisation. À l’opposé, beaucoup de seniors ont joué le jeu et ont dit aux internes : « les jeunes, allez en grève, on s’occupe du service ! ». Il y a même des PH et des professeurs qui nous ont rejoint dans le cortège parisien.
Vous avez pu rencontrer des politiques, qu’en est-il ressorti ?
KL. : Ce matin, j’ai débattu avec Guillaume Garot. On a enfin eu un temps d’échange depuis le temps que je le sollicitais ! Cependant, c’était un peu court, une heure de plus aurait été préférable. On a parlé des constats, que l’on partage, mais aussi des solutions que l’on propose. J’ai réitéré les arguments contre la régulation, il les a très bien compris, tout comme la manifestation d'hier. Bien évidemment, il ne peut pas retirer sa proposition de loi, donc on va continuer la grève.
On a également rencontré hier le ministre Yannick Neuder qui a réitéré l’opposition du gouvernement à ce texte, ainsi que sa volonté de co-construire avec les professionnels de santé le plan qui a été présenté la semaine dernière.
Donc le mouvement continue ?
KL. : Oui ! De toutes façons, le préavis de grève est illimité. Je vais échanger, sous peu, avec tous mes représentants locaux, pour évoquer la suite de la mobilisation. L’examen de la proposition de loi, c’est la semaine prochaine. D’ici là, rien ne change, tant qu’elle n’est pas retirée. Si elle ne l'est pas, on demande bien sûr aux parlementaires de ne pas la voter.
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