Je suis parti

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Changer de pays, changer de vie... Une expérience nécessairement riche, encore faut-il tenter (provoquer ?) l'aventure !

Je suis parti

Bachir Taouli, 49 ans, est professeur de radiologie au célèbre Mount Sinaï Hospital à New York. Interne de pédiatrie à Alger pour finalement réaliser un DES de radiologie à l’AP-HP, il semblait prédisposé à une certaine mobilité.

Sans projet précis, il avait d’ailleurs au préalable travaillé certaines équivalences américaines. Les fameux USMLE* « Mais plus pour le côté "rêve", je n’avais aucune idée de ce que c’était vraiment. Je me plongeais de temps en temps dans les "Step One, Step Two" ».

Néanmoins Bachir s’envole outre-Atlantique à l’âge de 33 ans pour un projet de recherche à San Fransisco. « Je devais revenir sur Paris avec des ambitions  hospitalo-universitaires, donc un parcours classique ».  Ce qui lui fait dire que pour ce qui est de son départ, « comme souvent, il y a le travail, mais aussi des circonstances… assez incroyables dans mon cas ».  Et alors qu’il devait revenir à Paris pour la suite de son investissement « U », la University of California de  San Fransisco lui propose un poste de Clinical Fellow (chef de clinique) ; parallèlement il gagne sa Green Card « à la loterie » nationale et rencontre sa future femme : une interne de Paris d’origine algérienne qui faisait sa thèse de science à Stanford ! Comment dès lors ne pas changer d’avenir… « J’ai passé mon USMLE en 6 mois, et finalement j’ai rencontré mon "mentor" peu après, Pr Vivian Lee, qui cherchait du monde pour travailler sur l'IRM à la New York University ».

Bien sûr, avec le système médical US, « il y a des formes de "laisser-passer", de carte de visite, comme de venir de Harvard par exemple, mais même si votre pedigree est important – et qu’ils savent parfaitement que vous n’arrivez pas chez eux par hasard – venir d’une petite fac ou de l’étranger n’est pas un obstacle si vous êtes motivé ». Et dans ce cas, ils bénéficient d’une plasticité dans le recrutement.

Côté vie perso, c’est aussi toute une expérience ! « Le choc, ce fut d’abord la Californie : cette beauté omniprésente, qu’on prend en pleine figure, notamment à San Francisco où les paysages m’ont rappelé la Méditerranée ». Bachir explique s’être retrouvé dans une communauté internationale de scientifiques expatriés.  Et à la différence de son expérience française où les expat' sont souvent francophones, réduisant nécessairement le brassage culturel, il croise aux États-Unis « toute la planète » et vit ce bouillonnement comme une « ouverture d’esprit formidable ». Par contre, fait marquant souvent rapporté d’ailleurs par d’autres français en exil aux US, il est « difficile de se faire de vrais amis américains », d’autant plus avec les Californiens qu’il a trouvés « un peu moins francs du collier encore qu’à New York où, au moins, tout est dit très en face ».

*United States Medical Licensing Examination - www.usmle.org

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