ISNI vs Olivier Véran : l'entente ne tient plus qu'à un fil

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Les internes étaient en grève les 18 et 19 juin dernier, pour militer pour un contrôle de leur temps de travail. L’ISNI a échangé avec le cabinet d’Olivier Véran. Dans un communiqué, le syndicat dénonce un refus du décompte horaire.

ISNI vs Olivier Véran : l'entente ne tient plus qu'à un fil

La grève a duré 48h. Un symbole pour les internes qui demandent un respect du temps maximal légal de travail, soit 48h. « Les internes en médecine travaillent en moyenne 58h, plus de 70h en chirurgie et dépassent parfois 100h de travail par semaine », rappelle l’ISNI dans un communiqué publié le 22 juin.  

Samedi 19, le syndicat des internes a été reçu par le cabinet du ministre de la Santé. Et l’ISNI dénonce un refus du ministère de décompter le temps de travail des internes. « Nous nous sommes entretenus avec le cabinet, pas avec le ministre. Les échanges ont été très simples. J’ai demandé au directeur adjoint de cabinet si Olivier Véran avait changé de position par rapport au temps de travail, notamment le décompte. Il m’a répondu non. », nous a confié Gaetan Casanova, président de l’ISNI.

« Le dépassement chronique du temps de travail tue : il tue les soignants par l’épuisement professionnel, le suicide et les accidents de la circulation ; il tue les patients par les erreurs médicales commises par des soignants épuisés », assène le syndicat dans son communiqué.

Au cœur du débat notamment, la différence dans la manière de borner le temps de travail. Là où l’ISNI demande un décompte horaire, le ministère parle de demi-journées. « Je pense que la demi-journée s’applique moyennement pour les internes. C’est le cadre qui a des demi-journées. Une personne qui a de l’autonomie et un rôle de supervision. Il est autonome, donc, c’est adapté pour eux. Est-ce qu’un interne est en position d’autonomie dans le sens où c’est lui qui organise ce qu’il fait, comment il le fait, à quel moment il arrive... Non, ce sont ses chefs qui le font. Appliquer un statut inadapté, je ne sais pas pourquoi ça leur tient à cœur », se questionne le président de l’ISNI.  

Quant à la question des sanctions financières annoncées en cas de non-respect des limites du temps de travail par Olivier Véran et Frédérique Vidal, Gaetan Casanova est sceptique : « pour pouvoir sanctionner, il faut quelque chose qui permette de mesurer, que la règle a été outrepassée et violée. La règle est qu’il ne faut pas dépasser les 48h de travail mais pour les sanctionner, il faut dire qu’on les a dépassées et pouvoir le prouver. Si quelqu’un peut m’expliquer en quoi ça va être applicable, je prends. Mais c’est par définition impossible. On ne peut mesurer un dépassement d’une norme que si la variable de cette norme est évaluée. Comment savoir que j’ai de la fièvre ? Parce que j’ai un thermomètre et qu’il m’indique 38° ! » 

A la question de savoir s’il s’agit de poudre aux yeux, le président du syndicat répond du tac au tac : « Évidemment ! »

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