Internat de médecine générale : est-ce la taille qui compte ?

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Le SNEMG relance le débat sur la durée de l’internat de médecine générale

Internat de médecine générale : est-ce la taille qui compte ?

La vieille revendication des généralistes refait surface : spécialité à part entière, la médecine générale doit d’après certains praticiens avoir la même durée d’études que les autres. Dans le cadre de la réforme du 3ecycle, le Syndicat National des Enseignants de Médecine Générale (SNEMG) lance donc son mot d’ordre : l’internat de médecine générale doit durer 4 ans, comme les autres. « Si tout le monde accepte qu’il faut 4 ans pour former un pédiatre, pourquoi en faudrait-il seulement 3 pour former un généraliste ? », demande le Dr. Matthieu Calafiore, président du SNEMG contacté par « What’s Up Doc ».

Celui-ci se défend de relancer la guéguerre des spécialités : « Ce n’est pas le concours de celui qui a la plus grande », ose-t-il. Mais il explique qu’à l’heure actuelle, dans le meilleur des cas, un interne en médecine générale fait seulement deux semestres en ambulatoire. Et souvent un seul. Trop peu, selon lui, pour appréhender la diversité de l’exercice en cabinet, qui comporte bien sûr une dimension technique, mais qui touche aussi à la gestion, aux relations avec les assurances, avec les fournisseurs…

Une formation plus intensive

Malheureusement, les internes ne voient pas les choses de la même façon. « La durée des études est le seul sujet sur lequel nous sommes en désaccord avec les enseignants de médecine générale », explique à « What’s Up Doc » Pierre-Antoine Moinard, le président de l’Inter-Syndicale Nationale Autonome Représentative des Internes de Médecine Générale (ISNAR-IMG). Cette organisation a même réalisé fin 2013 une enquête auprès de 1 500 internes en médecine générale : 55% d’entre eux se disaient « contre » ou « vraiment contre » une quatrième année.

« Nous préférons une formation en 3 ans de bonne qualité, plus intensive, qui nous permet de passer plus de temps en cabinet et moins à perdre du temps à des tâches qui ne vont pas nous former à notre pratique future », explique Pierre-Antoine Moinard. Voilà au moins un point d’accord avec les enseignants, qui entendent que l’année supplémentaire qu’ils préconisent soit passée dans les cabinets. « Si c’est une année à l’hôpital, ça ne sert à rien », précise Matthieu Calafiore.

Reste que si les généralistes veulent faire entendre leur voix dans le cadre de la réforme du 3ecycle, ils ont intérêt à accorder leurs violons.

Source:

Adrien Renaud

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