Grève à l’AP-HP sur les 35 heures : les syndicats médicaux silencieux

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Le monde hospitalier reste divisé

Grève à l’AP-HP sur les 35 heures : les syndicats médicaux silencieux

Une grève à l’AP-HP qui regroupe toutes les organisations représentatives du monde hospitalier, cela ne s’était pas vu depuis quelques temps. Il faut dire que l’enjeu est de taille : la réforme des 35 heures, annoncée par le Directeur Général Martin Hirsch. Le patron du plus grand CHU de France l’a annoncé : si on ne fait rien, ce sont 4 000 emplois qui sont menacés sur 4 ans. Le personnel doit donc, d’après lui, accepter de modifier l’organisation de son temps de travail.

« Repos assuré, qualité des soins préservée », lui répondent toutes les grandes centrales. Toutes ? Non. A l’hôpital, il est une catégorie de personnel que l’on n’entend pas sur la question : les médecins. « On est assez peu informés de ces questions-là, on ne comprend pas tous les tenants et les aboutissants », explique le Dr. Yves Rébufat, président du SNPHAR (anesthésistes-réanimateurs). « On ne fait pas partie de la fonction publique hospitalière », ajoute-t-il pour justifier l’absence de prise de position de son organisation.

Du côté de l’Intersyndicat National des Praticiens Hospitaliers (INPH), c’est le même son de cloche : « On ne peut pas prendre tous les dossiers en main », plaide sa présidente, le Dr. Rachel Bocher. « On est sur des dossiers nationaux, comme celui de l’attractivité de la carrière, on ne peut pas intervenir dans tous les accords locaux ».

Certes. Mais les médecins sont appelés à gérer des services, et sont donc au moins indirectement concernés par la question du temps de travail. « Le monde hospitalier est divisé », reconnaît Yves Rébufat, qui explique que son syndicat, apolitique, ne peut pas s’engager dans un débat qui va inévitablement tourner à un affrontement pour ou contre les 35 heures.

Certains médecins, cependant, n’hésitent pas à soutenir les grévistes. Christophe Prudhomme, porte-parole de l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF) et responsable CGT, en fait partie. « Réduire le temps de récupération, c’est se moquer du monde », tonne-t-il. « Déjà, aujourd’hui, on n’y arrive pas. Si ça continue, il n’y a aura plus du tout de temps de transmission ».

Heureusement, même au SNPHAR, on reconnaît que les médecins peuvent  dans certains cas s’associer aux autres professions hospitalières. Le Dr. Rebufat l’annonce : le 29 juin prochain aura lieu un mouvement pour défendre les budgets hospitaliers et dénoncer le plan d’économie de 3 milliards annoncé par le gouvernement. « Là, on pourra s’associer », assure-t-il.

Source:

Adrien Renaud

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