Geneviève Darrieussecq nommée ministre de la Santé ! Le retour d’un médecin à l'Avenue Duquesne

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La médecin allergologue Geneviève Darrieussecq (MoDem) a été nommée samedi soir ministre de la Santé et de l’Accès aux soins du gouvernement Barnier. Elle succède ainsi au duo Catherine Vautrin/Frédéric Valletoux et devient la huitième du nom sous la présidence Macron. 

Geneviève Darrieussecq nommée ministre de la Santé ! Le retour d’un médecin à l'Avenue Duquesne

Geneviève Darrieussecq, nouvelle ministre de la Santé et de l’Accès aux soins © Alain Jocard / AFP


 

La Santé retrouve son autonomie après un partage du portefeuille avec le Travail et les Solidarités sous le gouvernement de Gabriel Attal. 

À 68 ans, Geneviève Darrieussecq, allergologue de formation et figure du centre, prend les rênes du ministère de la Santé et de l’Accès aux Soins. 

Une nouvelle a priori réjouissante pour la communauté médicale qui n’avait pas eu de ministre-confrère depuis l’urgentiste François Braun (2022-2023). 

« La santé est notre patrimoine le plus précieux ! C’est avec humilité, respect pour tous, bon sens, responsabilité collective et détermination que je souhaite travailler », a écrit ce samedi soir sur X (ex-Twitter) celle qui a occupé divers postes au gouvernement depuis 2017.

Ministre déléguée chargée des personnes handicapées de juillet 2022 à juillet 2023, elle met en œuvre la déconjugalisation de l'allocation adulte handicapé, et lance plusieurs pistes pour développer la pratique sportive des personnes en situation de handicap, en prévoyant notamment le remboursement des prothèses sportives.

À l'issue de la trisannuelle Conférence nationale du handicap (CNH) menée sous son mandat, le gouvernement annonce diverses mesures, comme le remboursement à 100% des fauteuils roulants ou une enveloppe de 1,5 milliard d'euros en plus pour améliorer l'accessibilité.

Sur le front pendant le Covid

Côté professionnel, Geneviève Darrieussecq fait ses études à la faculté de médecine de Bordeaux et exerce à partir du début des années 1980 en tant qu'allergologue libérale et médecin attachée à l’hôpital de Mont-de-Marsan.

En complément de son activité, elle assume diverses responsabilités, notamment à la présidence de la FHF pour la région Aquitaine, et au conseil départemental de l’Ordre des Landes. De 1998 à 2001, elle préside aussi l’ANAIS, l’ancien nom du syndicat français des allergologues (SYFAL).

Mais la médecin s’est surtout illustrée au début de la pandémie de Covid, où elle s’est engagée « trois matinées par semaine » au sein d’une cellule Covid-19 de l’hôpital militaire de Percy (Hauts-de-Seine).

Bénéficiant d’un agenda allégé dû au contexte épidémique, Geneviève Darrieussecq est ainsi chargée pendant plusieurs semaines de l’examen et du triage des malades suspectés d’être infectés par le virus. « Je voulais me rendre utile (…) Cela m’a fait très plaisir de reprendre un sthéthoscope », déclare-t-elle à l’époque au Figaro.

Un ministère pleinement Santé

Début septembre, le premier ministre Michel Barnier s'est rendu à l'hôpital Necker pour son premier déplacement officiel, envoyant un message fort à la communauté médicale.

En démantelant le super-ministère du Travail, de la Santé et des solidarités, et en confiant à Geneviève Darrieussecq un ministère 100% santé, il semble confirmer que le secteur constitue une des priorités de son gouvernement. La dénomination Accès aux Soins en est l’illustration, au moins symbolique.

Car niveau santé, ce n’est pas une mince affaire qui attend la sexagénaire, à commencer en premier lieu par l’élaboration du budget de la sécu (PLFSS 2025), déjà en retard sur le calendrier. 

Outre la crise de l’hôpital et l’attractivité de la médecine, la nouvelle ministre de la Santé devra aussi poursuivre plusieurs chantiers stoppés, comme le rééquilibrage des gardes entre l’hôpital et les cliniques privées, la taxe lapin promise par Gabriel Attal, la réforme du métier d'infirmière ou encore l'expérimentation de l'accès direct aux spécialistes. 

Geneviève Darrieussecq devra également décider du sort du projet de loi sur la fin de vie, avorté subitement suite à la dissolution. Sur ce point, elle s'était montrée moins enthousiaste dans l’hémicycle, demandant notamment que seuls les soignants volontaires puissent intervenir sur les demandes d'aides à mourir.

« Ne vous laissez pas diriger »

Si les premières réactions de la communauté médicale semblent pour l’heure positives, seules l’union française pour une médecine libre (UFML-S) et le syndicat des médecins libéraux (SML) ont réagi à la nomination de Geneviève Darrieussecq, à l’heure où nous rédigeons l’article. 

L’un comme l’autre des syndicats libéraux « félicitent » la nouvelle ministre pour sa nomination et sollicitent une rencontre prochainement. 

Saluant une médecin ayant l’expérience des secteurs hospitalier et libéral, le syndicat présidé par Jérôme Marty a fustigé dans un communiqué « 30 ans » d’ « administration » et d’ « encadrement » de la santé, jusqu’à « paralyser le système de soin et étouffer les soignants ».

 « Vous êtes médecin, ne vous laissez pas enfermer, ne vous laissez pas encadrer, ne vous laissez pas diriger (...) Vous avez la responsabilité de l’accès aux soins, sachez là encore, éviter mirages et fausses solutions, osez aborder la problématique par les territoires », a-t-il encore écrit. 

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/aurelien-rousseau-et-xavier-bertrand-pas-de-retour-au-ministere-mais-quand-meme-des-idees

Catherine Vautrin, qui quitte ainsi l’avenue Duquesne, reste néanmoins au gouvernement. Elle devient la ministre du « Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation ».

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