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Corps impatients. Suite à un accident de plongeon, Ben se réveille intubé et paralysé. Le diagnostic - tétraplégique incomplet - tombe comme une condamnation, dont la peine s'effectue en centre de rééducation. Ben ne va pas seulement tout y réapprendre, mais beaucoup découvrir...
C'est probablement parce qu'il a uniquement voulu raconter son histoire que Grand Corps Malade a aussi bien réussi son premier film. Un feel-good movie sans esbrouffe, une tranche de vie sans leçon, où la seule chose à réapprendre est de vivre. Quand on se donne pour objectif de tenir une fourchette, utiliser une télécommande ou tout simplement "niquer" les heures d'une journée interminable, la frustration devient une compagne du quotidien qu'il s'agit de dompter au plus vite.
Rien n'est extraordinaire ni surfait dans la chronique de cet apprentissage sans accroc. On sent que Grand Corps Malade, dans une volonté de transmission au plus grand nombre qui paraîtra forcément réductrice au plus petit, a tenu à filmer une progression. Il ne cache pas les renoncements nécessaires de son héros, le solaire et prometteur Pablo Pauly.
Une belle et simple histoire de renaissance
Sans choquer ni enjoliver, Grand Corps Malade évoque également les chemins moins rectilignes, régressions et impasses, auxquels confronte la situation si particulière du handicap physique. C'est peut-être par ces scènes, brèves allusions terriblement évocatrices, qu'il parvient à dépasser le stade du "bon premier film".
Car en décrivant un univers où se côtoient avec une même humanité le bonheur des petites victoires, la souffrance indicible des tragédies et l'immense solitude des corps enfermés, Patients illustre de façon limpide la belle idée selon laquelle la solidarité ne conserve sa fonction de stratégie de survie qu'en devenant authentiquement un principe de vie.
Source:
Guillaume de la Chapelle