Fêtes et défaites

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Ciné week-end : La fête est finie, de M. Garel-Weiss (sortie le 28 février 2018)

Fêtes et défaites

Céleste et Sihem se rencontrent en centre de désintox. Les circonstances et leur personnalité font que cette amitié naissante devient très vite fusionnelle. Un film sur la dépendance, qu’elle soit affective ou à des produits, un peu trop banal pour nous avoir rendus accros...

Les bonnes intentions dont regorge ce premier film trouveront, nous l’espérons, un public lui permettant de dépasser le simple succès d’estime. Pour notre part, il n’est pas facile à la fois d’avoir l’envie de défendre une œuvre et d’être confronté au fait d’avoir peu d’arguments pour se faire. Probablement sommes-nous trop habitués à la complexité des parcours de vie des personnes souffrant de toxicomanie: l’histoire de Sihem et celle de Céleste nous sont apparues un peu trop illustratives. Probablement avons-nous trop conservé notre regard d’addictologue : on dirait que le film se borne à illustrer les différents stades de la motivation au changement, rendant l’oeuvre pédagogique à l’excès. Après tout, pourquoi pas ?

Oui, mais...c’est au détriment de l’originalité cinématographique et scénaristique que tout cela se fait! L’intrigue est bien peu poussée et l’amitié singulière entre les deux jeunes femmes trop peu explorée pour en faire un film remarquable, et non simplement remarqué. Le plus passionnant eût été de montrer et de faire ressentir le moment de bascule, celui qui engage Céleste puis peut-être Sihem sur la voie du changement. Or tout ceci est expédié, ne rendant le scenario que plus artificiel. 

Restent de beaux moments, notamment les scènes de groupe, très réussies, et qui montrent bien à quel point la solidarité est importante, et trop sous-estimée, pour arriver à se sortir de l’enfer de la dépendance, tout comme pour « gérer » les rechutes. 

« La vie rêvée des anges », une œuvre datant déjà d’une vingtaine d’années, abordait déjà les thèmes de l’amitié et de la précarité féminines. Mais avec ô combien plus de poésie et plus de profondeur...

Source:

Guillaume de la Chapelle

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