Efficacité énergétique : hôpitaux et cliniques doivent s'y mettre !

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La construction hospitalière n’échappe pas au grand enjeu du siècle : le défi environnemental. Une question qui met à rude épreuve l’ingéniosité des architectes.

Efficacité énergétique : hôpitaux et cliniques doivent s'y mettre !

 

En ces temps de changement climatique, tout le monde doit participer à l’effort d’efficacité énergétique. Même l’hôpital. Et il y a du boulot, car nos établissements sont particulièrement énergivores.

700 ou 800 kWh/m²

« On estime la consommation énergétique d’un hôpital à 700 ou 800 kWh/m² », explique Éric Bussolino, directeur d’AIA Studio Environnement, le pôle environnemental de l’agence d’architectes AIA. « En comparaison, celle d’un immeuble de bureaux est estimée à 100 ou 150 kWh/m², et celle d’un immeuble d’habitation à 50 kWh/m² » 

Le problème, c’est que les normes sanitaires limitent fortement les marges de manœuvre pour réduire cet écart. « Quand on fait un plateau technique d’une quinzaine de salles d’opération, par exemple, respecter les normes pousse à la consommation d’air et donc d’énergie », remarque Éric Bussolino. L’énergie « open bar » Il n’est pas question de transiger avec la sécurité des patients, on ne peut donc que tenter de faire porter l’effort ailleurs. « Notre société, et donc nos hôpitaux, ont un rapport à l’énergie qui est un peu "open bar" », regrette Éric. « Le changement passe par une prise de conscience ». Autrement dit : soignants et soignés doivent modifier leurs habitudes. Éric Bussolino estime d’ailleurs que 70 % de la consommation énergétique d’un hôpital n’est pas liée à la qualité intrinsèque des bâtiments, mais au comportement de ceux qui les occupent.

Végétalisation et énergie renouvelable

Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de progrès possible côté architectural. C’est en tout cas l’opinion d’Antoine Buisseret, de Groupe-6 l'agence venant de réaliser le Nouvel Hôpital d'Orléans (NHO), certifié Haute Qualité environnementale (HQE) toutes phases. « L’espace des urgences vitales étant très consommateur, l’innovation environnementale se fait principalement dans les espaces non médicaux comme les hébergements », explique-t-il. À Orléans, c'est une solution de façade légère à ossature bois qui a été retenue. Entre choix des matériaux, compacité des bâtiments, végétalisation ou production d’énergie renouvelable, une vraie mutation s’est même opérée au cours des dernières années. Éric Bussolino remarque d’ailleurs que presque tous les projets hospitaliers s'inscrivent dans une démarche de certification HQE, un processus très rigoureux visant à réduire l’empreinte écologique des bâtiments.

Énergie positive

Pourra-t-on un jour imaginer des hôpitaux à énergie positive, comme il existe des logements à énergie positive ? « Ce sera un sujet dans les prochaines années, mais ce n’est pas pour demain », tranche le spécialiste d’AIA. « La difficulté, c’est de répondre aux pics de charge : dans un hôpital, beaucoup de choses peuvent démarrer en même temps. »

L’alimentation énergétique doit pouvoir suivre. Ce qui n’est pas une raison pour ne pas s’attaquer au sujet. Aux États-Unis, le Gundersen Health System, un groupement hospitalier de plus de 8 500 employés, a même réussi à produire plus d’énergie qu’il n’en consommait pendant une cinquantaine de journées sur une année. « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait », aurait dit Mark Twain.

Crédit photo : Le CHU de Starsbourg - Groupe-6

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