Ebola : L'OMS organise de nouvelles stratégies en RDC

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Depuis août 2018, une épidémie de la maladie à virus Ebola frappe la République Démocratique du Congo (RDC). Le nombre de morts s’élève désormais à plus de 1000 personnes. Face à cette catastrophe sanitaire, le 7 mai, l’OMS a décidé de mettre en place de nouvelles stratégies de vaccination.

Ebola : L'OMS organise de nouvelles stratégies en RDC

Face à la progression de l’épidémie de la maladie à virus Ebola en RDC, le Groupe stratégique consultatif d’experts (Sage), associé à l’OMS, annonce de nouvelles stratégies de vaccination dans un communiqué publié le 7 mai. Le but est de réajuster les méthodes de vaccination déjà mises en place afin d’accélérer la prise en charge des populations susceptibles d’être touchées. 

Depuis le début de l’épidémie, en août 2018, plus de 110 000 personnes ont été vaccinées. Néanmoins, les équipes humanitaires ont parfois des difficultés à rattrapper la propagation du virus. « Le nombre de nouveaux cas continue d’augmenter, en partie à cause d’incidents violents répétés qui affectent la capacité des équipes d’intervention à identifier et à établir sans délai des anneaux de vaccination (1)».

Vaccination et coopération

La vaccination se fait grâce au vaccin  rVSV-ZEBOV-GP (développé par Merck & Co) déjà mis en place lors de la première épidémie de mai 2018 en RDC. Selon le Sage, un vaccin expérimental (le Ad26.ZEBOV/MVA-BN) développé par Johnson & Johnson pourrait être introduit pour accompagner le vaccin déjà utilisé. Il serait administré aux personnes à faible risque dans les zones touchées. Les mesures recommandées par le Sage prévoient aussi d’ajuster la dose de vaccin principal administré en passant de 1 mL à 0,5 mL. « Cette dose est celle qui a été utilisée dans l’essai concluant de vaccination en anneau « Ebola ça suffit » mené en Guinée en 2015 ; elle devrait fournir le même niveau de protection».

L’OMS et le comité SAGE considèrent qu’il est primordial d’inclure les communautés touchées par le virus. Le but étant qu’à la fin de ce mois, «la majorité des membres de l’équipe de vaccination soient des agents de santé, des médecins et des étudiants en médecine issus des communautés touchées parlant également les langues locales».

Le tout dans un climat d’instabilité

Enfin, la mise en place d’un système de vaccination est prévue sur des sites éphémères et de la vaccination géographique ciblée lorsqu’elle est nécessaire. « Ces approches ont déjà été utilisées avec succès sur le terrain par l’OMS pour rendre le processus de vaccination en anneau plus rapide, plus sûr et plus réactif». Malheureusement, l’insécurité qui règne dans le pays rend difficile le contact avec les populations locales.

Cela fait plus 20 ans que le pays connaît des conflits armés sur son territoire, rendant précaire la situation des populations et des agents étrangers envoyés pour apporter une aide humanitaire. Le virus Ebola s’inscrit donc dans un climat de tensions qui font de l’épidémie un problème sanitaire mais aussi socio-culturel. Fin avril, les autorités de la RDC ont mis en place un comité pluridisciplinaire, incluant notamment le ministre de la Santé et le ministre de l’Intérieur, afin de sécuriser les missions de vaccination et de renforcer les relations avec les populations.

Source:

(1) L'OMS rappelle que les anneaux de vaccination comprennent “la vaccination des personnes à risque, notamment mais non exclusivement; les contacts et les contacts de contacts; les agents de santé et agents de première ligne locaux et internationaux dans les zones touchées; et les agents de santé et agents de première ligne”

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