Déserts médicaux : Et si on écoutait les médecins ?

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Le plan de la CSMF

Déserts médicaux : Et si on écoutait les médecins ?

Les libéraux ont de la suite dans les idées et le font savoir. Consultés par le Gouvernement sur la question des déserts médicaux, la Confédération des Syndicats Médicaux Français (CSMF) a publié récemment des propositions pour lutter contre le manque d’installation dans certaines zones. Les pouvoirs publics peuvent prendre des notes !

« La situation est aujourd’hui paradoxale : le nombre de médecins en France n’a jamais été aussi élevé, la crise démographique annoncée est moins importante qu’attendue, grâce au mécanisme de cumul emploi-retraite pour les médecins de 65 ans et à l’apport des médecins diplômés étrangers qui contournent le numerus clausus. Toutefois, le nombre de médecins généralistes va fortement diminuer dans les années qui viennent, et la densité en médecins spécialistes également », explique d’emblée la CSMF dans son document.

De la formation à la vie professionnelle, le syndicat propose une pléiade de mesures :

Formation 

-Rendre obligatoire des stages de découverte en cabinets de médecine libérale (médecine générale et médecine spécialisée) dès le deuxième cycle, y compris dans les zones fragiles.

-Assurer au moins un stage de six mois en cabinet de médecine spécialisée libérale, ou en établissements de soins privés, quelle que soit la spécialité concernée.

Accès à la vie professionnelle 

-Créer et développer les statuts intermédiaires (remplaçant, assistant libéral, collaborateur libéral, associé) en simplifiant la réglementation au maximum : une simple déclaration au Conseil Départemental de l’Ordre devrait suffire.

-Permettre et développer le salariat entre les médecins en allégeant les charges salariales du médecin salarié par un médecin sénior, au même niveau que la sécurité sociale prend en charge les charges sociales du libéral de secteur 1.

Vie professionnelle 

-Favoriser partout le regroupement des médecins autour d’un projet de santé territorial. Ces regroupements de médecins élargi aux autres professionnels de santé doivent pouvoir contractualiser avec les ARS sur des objectifs territoriaux assortis de moyens nécessaires

-Favoriser l’installation du médecin et du conjoint ou compagnon. Comment ? Par la recherche d’un logement, et en facilitant la scolarisation et le placement en crèche des enfants... Jean-Paul Ortiz, président du syndicat, compte sur l’implication des collectivités locales, et cite l'Aveyron en exemple. 

Jouant le jeu de la diplomatie, plutôt que de l'affrontement, ce dernier a profité de cette occasion pour remercier Agnès Buzyn d’avoir « compris qu’on ne pouvait obliger les jeunes médecins à s’installer dans des zones déclarées déficitaires et d’avoir renouvelé son attachement à la liberté d’installation ». Reste à savoir si le plan du néphrologue catalan sera pris en compte par les pouvoirs publics…

 

Source:

Im`ene Hamchiche

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