
Beaucoup de bruit pour rien ? La délégation de l’OMS chargée de lever le voile sur l’origine de l’épidémie de coronavirus a rendu ses conclusions lors d’une conférence de presse, après un mois passé à Wuhan.
« Avons-nous changé drastiquement de vision ? Je ne pense pas. Avons-nous amélioré notre compréhension de la situation en y ajoutant plus de détails ? Absolument » a déclaré Peter Ben Embarek, scientifique danois et leader de la délégation d’experts internationaux, comme le rapporte Libération.
A ce jour, la thèse privilégiée par les experts est celle de la transmission par un animal. En revanche, leur enquête n’a pas permis de déterminer s’il s’agit bien du pangolin ou de la chauve-souris, les deux espèces incriminées. Le travail sur l’origine et le passage du virus à l’homme est « en cours » selon Peter Ben Embarek.
Il a également indiqué qu’une transmission par la chaine de froid était une possibilité à étudier. Pour rappel, la Chine a eu en leitmotiv l’accusation de produits surgelés importés lors de la découverte de nombreux cas Covid.
La thèse de la fuite du coronavirus d’un laboratoire a quant à elle été jugée « hautement improbable ».
Du côté des familles des victimes pourtant, c’est la déception. L’Etat chinois a voulu mettre en avant que le fait d’accueillir les experts de l’OMS était un signe de transparence. Pourtant, les négociations pour obtenir les autorisations nécessaires ont duré des mois et les habitants auraient subi des pression pour ne pas parler à la délégation.
«Les menaces et les pressions sont constantes. Seul un petit nombre de familles continue de résister», explique à Libération Zhang Hai, qui a perdu son père l’an dernier à cause du virus et qui était à l’initiative de regroupement de familles de victimes, notamment via le réseau WeChat. L’homme dénonce une «enquête passive» et «non indépendante» de l’OMS.
«J’ai suivi leur itinéraire avec attention, les enquêteurs devaient soumettre à la partie chinoise les endroits à visiter et les personnes à interroger avant que les autorités locales ne se chargent de tout organiser. Dans ces conditions, c’est impossible d’enquêter indépendamment», ajoute-t-il. Malgré ses demandes, l’homme n’a pas pu rencontrer les experts de l’OMS.