Décès du Dr Henri Borlant : survivant de la Shoah et médecin discret

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Dr Henri Borlant, figure emblématique de la mémoire de la Shoah, et généraliste à Paris, est décédé mardi à l'âge de 97 ans. Dernier survivant des 6.000 enfants juifs de France de moins de 16 ans déportés à Auschwitz en 1942, il laisse derrière lui un héritage de résilience et de transmission mémorielle.

Décès du Dr Henri Borlant : survivant de la Shoah et médecin discret

Dr Henri Borlant.

© Youtube.

Né le 5 juin 1927 à Paris, Hirsch Borlant était le quatrième d'une fratrie de dix enfants. Malgré la fuite familiale dans l'ouest de la France en août 1939, il fut arrêté en 1942 avec son père, un frère et une sœur. Déporté à Auschwitz à l'âge de 15 ans, il fut le seul membre de sa famille à survivre à la déportation.

Une vocation médicale née de la résilience

Après la guerre, Henri Borlant a initialement envisagé de devenir prêtre, ayant reçu le baptême pendant l'occupation. Finalement, il choisit la médecine, motivé par le désir de « rendre sa fierté » à sa mère, « rendre sa fierté » à sa mère, « humiliée par le destin comme ce n’est pas possible, en exerçant un métier socialement considéré »

Alors malgré une tuberculose pulmonaire, il se met à étudier. Et passe du certificat d’étude à son diplôme de médecine qu’il obtient en 1956.

Un médecin engagé et discret

Il installe son cabinet à Paris en 1958 et devient un généraliste respecté. Puis des associés le rejoignent. Longtemps silencieux et discret sur son histoire personnelle, il travaillait avec une attention particulière aux patients en détresse, collaborant avec l'Assistance Médicale Gratuite et le Planning familial.

Un héritage mémoriel

En 1992, la multiplication des discours négationnistes, le pousse à briser le silence. Il commence alors à témoigner dans les écoles, racontant inlassablement sa déportation à Auschwitz. En 2012, il publie son livre-témoignage Merci d'avoir survécu.

Le Mémorial de la Shoah et la Fondation pour la mémoire de la Shoah ont salué sa mémoire, le décrivant comme une "figure de la mémoire de la Shoah en France, profondément humble et engagée".

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/simone-veil-lhommage-unanime-des-medecins-0

Henri Borlant laisse derrière lui sa femme Hella et ses filles, porteurs d'un message de résilience et de transmission mémorielle.

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