Débat de 1er tour : en une minute, s’il vous plaît

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Débat de 1er tour : en une minute, s’il vous plaît

Vous étiez de garde lors du débat de 1er tour ? Devant Cauchemar en cuisine ou à votre cours d’aquaponey ? What’s up Doc vous résume la teneur des discussions en santé. Ne clignez pas des yeux, ça va aller vite !

 

Cinq candidats, 3 heures de débat, 10 millions de téléspectateurs. Hier soir, sur TF1 et LCI, a eu lieu le premier débat de 1er tour de l’histoire de la présidentielle. L’occasion pour les principaux candidats – trois cravates bleues, une rouge, une rose bleue : on vous laisse relier les points – d’exposer leurs projets santé. Parmi beaucoup d’autres.

« C’est maintenant qu’on parle de la sécu ? », s’enquiert Jean-Luc Mélenchon après deux bonnes heures d’émission. Il faudra encore attendre un peu, indique le journaliste Gilles Bouleau. Le leader de la France insoumise prend son mal en patience, et nous aussi. Mais quand vient le moment attendu, l’impatience a changé de camp. « En une minute, ce serait bien », précise sa consœur Anne-Claire Coudray. Allons-y.

À vos marques !

C’est à Hamon que revient d’ouvrir la course. Une minute, sans fioritures. Maladies chroniques. STOP. Perturbateurs endocriniens. STOP. Pesticides. STOP. Action implacable. STOP. Sommé d’accélérer un peu, le candidat socialiste trouve néanmoins le temps d’aborder les déserts médicaux. Il faut recruter dans les hôpitaux et supprimer la T2A. Quant aux médecins, il ne croit pas en la « coercition » mais en « l’incitation ».

(Quid du conventionnement sélectif en zone 2, pourtant annoncé par le candidat ? À la trappe, pas le temps, au suivant !)

Le suivant, c’est Mélenchon. Et le leader de La France insoumise d’exposer sa mesure phare : la sécurité sociale intégrale, avec remboursement des soins à 100 %. « On sait le financer, ce n’est pas écrasant », clame-t-il, rassurant. Il suffit de rapatrier les complémentaires dans le giron de la sécu. Quant au RSI, aux oubliettes. « Pour la première fois en 50 ans, l’espérance de vie recule », conclut gravement le tribun.

J’ai créé un monstre…

Tout aussi grave – mais c’est son habitude –, Fillon coupe à l’essentiel : « débureaucratiser notre système de santé et remettre les médecins généralistes au cœur du dispositif ». Ode au libéral, sur le thème d’une meilleure rémunération des médecins et du développement des maisons de santé. Mais attention, pas les « monstres extrêmement chers » que seraient devenues les MSP. Et le candidat LR de passer aux aveux : « j’ai ma part de responsabilité : j’ai créé les ARS »

(Et l’hôpital ? Il faut lui donner « de l’autonomie ». On peut passer à la suite ?)

C’est déjà l’heure pour Macron de haranguer les foules. Bien calé au centre du plateau, le candidat d’En Marche, tout en « souplesse » et « décloisonnement », tient à souscrire... À quoi ? À une meilleure rémunération des médecins, avec Fillon. À la lutte contre la pollution et la médecine préventive, avec Hamon. Au développement des MSP, avec tous. « Je souscris aux simplifications », conclut-il. Seule réserve : la suppression du RSI par Mélenchon. La souscription a des limites.

Moins un débat que cinq exposés

Le Pen entre en piste pour les derniers mètres. Commence par s’insurger du prix des médicaments : vente à l’unité, génériques, là sont les économies. Outrée du déremboursement des soins, elle prend à parti Macron sur la loi El Khomri, qui « démantèle la médecine du travail », et raille le projet initial de Fillon, de « démantèlement de la sécu ». Propose un droit à l’oubli pour les malades puis, sans transition, fustige la prise en charge de l’autisme. (Macron souscrit.)

Et le débat sur les programmes santé de… Fin du temps imparti !

À une minute par candidat, difficile de présenter autre chose qu’une liste de mesures. Plus ou moins bien articulées selon le talent des candidats. Expédiée entre la poire économique et le dessert géopolitique, la santé méritait sans doute mieux. Mais que voulez-vous ? C’est déjà New York, unité spéciale qui commence.

 

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Ils ont aussi trouvé le temps de le dire

 

François Fillon

Souhaite supprimer l’AME.

 

Benoît Hamon

Veut reconnaître le burnout comme maladie professionnelle et instaurer un droit à l’euthanasie.

 

Emmanuel Macron

Veut instaurer un service de prévention d’un mois pendant les études de santé.

 

Jean-Luc Mélenchon

Souhaite inscrire le droit au suicide assisté dans la Constitution.

 

Marine Le Pen

Veut supprimer l’AME, accusée de favoriser l’immigration, et interdire la publicité pour les complémentaires.

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