De l’idée au projet

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De plus en plus de jeunes médecins partent à l’assaut du monde numérique en lancant des projets d’appli. What’s up Doc a décidé de suivre le destin de quatre d’entre eux qui ont franchi le pas pour passer du concept à la réalisation de leur projet.

De l’idée au projet

Henri, Guillaume, Amir et Romain ont plusieurs points communs. Ils sont jeunes, médecins ou internes, un peu geeks, et ils ont tous un projet e-santé. À l’instar d’un nombre croissant de jeunes praticiens, ils ont choisi de ne pas cantonner leur pratique à la seule activité clinique. Ils cherchent des solutions aux problèmes qui les entourent, avec un atout en poche : le numérique.

Alors, comment fait-on pour passer de l’idée géniale au projet digital bien ficelé ? C’est là un autre point commun qui rassemble Henri, Guillaume, Amir et Romain : ils sont tous soutenus par le programme HealthShapr (voir notre interview de Fabrice Nabet), qui offre des outils, un appui technique et une aide à la recherche de financement (notamment via le crowdfunding) à de jeunes porteurs de projet.

Combler un gouffre...

Mais avant d’en arriver là, il a fallu une idée. Pour Amir, interne en cancéro et Romain, interne en psychiatrie, le constat de départ était plutôt négatif. « Nous déplorions le gouffre qui existe entre les possibilités de l’informatique actuelle et notre pratique quotidienne », raconte Amir. « Les logiciels que nous utilisons à l’hôpital pourraient avoir été développés dans les années quatre-vingt-dix... »

Ces deux amis de lycée consacrent donc le peu de temps libre que leur laisse l’internat à la mise sur pied d’un outil d’autoquestionnaire. Leur concept : automatiser une tâche rébarbative pour les patients comme pour les médecins en permettant à ces derniers de créer les autoquestionnaires adaptés à leur pratique

...ou suivre sa vocation

Pour Henri, gastroentérologue, le concept est plutôt né d’une vocation. « L’enseignement, c’est une des choses que je préfère dans mon métier », confie ce médecin-chercheur. Il s’est donc lancé dans l’élaboration d’un outil de compagnonnage numérique qui doit aider les étudiants à faire le lien entre leurs connaissances théoriques et la pratique hospitalière. « L’idée, c’est d’avoir l’hôpital dans sa poche », explique-t-il. L’appli doit simuler les appels quotidiens reçus à l’hôpital. L’utilisateur doit donner son avis sur une radio, un résultat d’examen, à partir de vidéos qui lui présentent des cas cliniques à l’improviste, comme dans la vraie vie.

Contourner les écueils... et rebondir

Actuellement, les quatre médecins en sont au stade préliminaire. « Nous devons rédiger un cahier des charges le plus précis possible », explique Romain. « On en est au chiffrage de la version bêta, et on prépare la campagne de crowdfunding », indique pour sa part Henri.

Mais même lors de ces premières étapes, des écueils peuvent se mettre en travers du chemin des startuppers en herbe. Guillaume peut en témoigner. « Ma première idée, c’était une appli participative d’aide aux victimes », raconte ce jeune généraliste. Un outil qui permettrait aux victimes et à ceux qui leur portent secours de localiser les autres personnes formées aux secourisme dans les alentours.

Guillaume propose son idée, commence à travailler, mais... « Peu de temps après avoir commencé, je suis tombé sur une appli disponible depuis 2013 qui s’appelle MySOS et qui propose quasiment le même concept », se souvient-il. Deux choix s’offrent désormais à lui : essayer de faire mieux, ou changer de projet. « Je pense déjà à un outil qui permettrait de dématérialiser les prescriptions médicales », révèle-t-il.

Tous les vieux briscards de la Silicon Valley vous le diront : le tâtonnement fait partie de la recherche, et l’important, c’est de savoir rebondir ! 

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