
Le ministère de la Santé pense à tout : dès le 20 février dernier, il publiait sous format numérique un Guide de préparation au risque épidémique Covid-19. Car, faut-il le rappeler, nous n’y sommes pas encore, dans l’épidémie. Non, si l’on en croit ce guide, nous en sommes au stade 1 et 2, le stade épidémique étant le stage 3. Aux stades qui sont les nôtres, pour le moment, « la stratégie sanitaire consiste à freiner l’introduction du virus sur le territoire national et de freiner sa propagation par des mesures d’endiguement qui reposent sur le plan ORSAN REB ». Il faut, en gros, assurer la prise en charge des patients atteints d’infection et endiguer la propagation de l’agent infectieux.
Pour ce faire, des établissements de santé de première ligne (38 au total) ont été désignés, qui peuvent être épaulés par des établissements de deuxième ligne. Les établissements de première ligne comportent une « chambre d’isolement de haute sécurité en service de maladies infectieuses ou de réanimation, et des capacités de diagnostics virologiques (laboratoire LSB3) ». Ils disposent par ailleurs « d’un plateau technique hautement spécialisé et sont opérationnels 24/7 et d’un recours permanent à un infectiologue ».
Au stade épidémique, ce sont tous les offreurs de soins qui sont mobilisés. À ce stade des mesures ambulatoires sont prévues : « Il s’agira alors de renforcer l’offre de soins en développant une filière ambulatoire avec maintien à domicile des patients peu graves tant que leur état clinique le permet. »
Et pour les soignants comment cela se passe-t-il ? Pour ceux qui prennent en charge un « cas possible » ou un « cas confirmé », il faut ajouter aux précautions standard les précautions complémentaires de type « air » ou « contact ».
Infrastructure des établissements de santé habilités pour le Covid-19 Afin d’accueillir un patient classé « cas possible », l’établissement de santé habilité dispose :
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Le ministère de la Santé n’a pas non plus oublié le secteur ambulatoire. En médecine de ville, il est recommandé que les médecins disposent : "de masques chirurgicaux pour le patient « cas suspect » ; D’un appareil de protection respiratoire (APR) de type FFP2 ; De solution hydro-alcoolique (SHA) pour désinfecter les mains avant et après le soin et dès le retrait des gants ; De gants non stériles à usage unique ; De lunettes de protection en plus de l’APR FFP2 pendant un soin exposant, comme les soins respiratoires susceptibles de générer des aérosols ; D’un thermomètre sans contact ou à usage unique pour la vérification de la température du patient. »
Et d’ajouter : « Dans un contexte d’épidémie de Covid-19 (stade 3) et de mise en œuvre de la stratégie d’atténuation, l’ensemble des professionnels de santé exerçant en médecine de ville seront en première ligne pour assurer la prise en charge ambulatoire des patients. » On comprend mieux, maintenant, les inquiétudes des syndicats de médecins libéraux qui commencent à réclamer des moyens adéquats…