C’est « Top Chef » à la fac de médecine de la Nouvelle-Orléans

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Les carabins louisianais prennent des cours de cuisine

C’est « Top Chef » à la fac de médecine de la Nouvelle-Orléans

Cuisiner soi-même, c’est cuisiner plus sain. Face à l’épidémie américaine d’obésité, la fac de médecine de Tulane, à la Nouvelle Orléans, tente depuis un an une expérience originale : donner des cours de cuisine aux étudiants pour qu’ils soient en mesure de mieux conseiller leurs patients en matière de nutrition.

 

« Que ton alimentation soit ton premier médicament », disait Hippocrate. En dépit des préceptes de la figure tutélaire de la médecine, les praticiens américains sont loin d’être incollables sur la nutrition. Un sondage a montré qu’ils sont moins de 25% à estimer avoir les connaissances nécessaires pour conseiller leurs patients à propos des régimes alimentaires ou de l’activité physique.

Un chiffre inquiétant dans un pays l’obésité et le surpoids touchent près des deux tiers de la population. Pour remédier aux lacunes des médecins, la fac de médecine de Tulane, à la Nouvelle-Orléans, a trouvé une solution originale : ainsi que le relate le site NPR, depuis plus d’un an, les étudiants ne se contentent pas d’y apprendre les bases théoriques de la nutrition. Ils les mettent en pratique en prenant… des cours de cuisine.

Inciter au changement

 « La littérature nous montre que quand les gens […] commencent à cuisiner pour eux-mêmes à partir de véritables ingrédients, leur santé s’améliore », explique dans une vidéo le Dr Timothy Harlan, directeur exécutif du Goldring Center for Culinary Medicine qui met en œuvre ce programme.

Si la nourriture « faite maison » est une solution à l’épidémie d’obésité américaine, pourquoi les médecins n’arrivent-ils pas à mettre leurs patients aux fourneaux? « Les médecins parlent de nutrition et de régime à longueur de temps », diagnostique Timothy Harlan, « mais ils n’en parlent pas d’une manière qui incite leurs patients à changer leurs habitudes ».

Cuisine pédagogique

La solution réside donc dans la communication. Comme on n’explique bien que ce qu’on connaît, les étudiants en médecine de Tulane apprennent à jouer de la casserole. Dans une cuisine pédagogique de plus de 400 mètres carrés, ils traduisent dans les gestes de la vie quotidienne les connaissances acquises lors de leurs deux premières années d’étude.

« Nous ne parlons pas de nutrition, nous parlons de nourriture, des choses que nous mangeons, pourquoi nous les mangeons, comment nous les préparons », résume Timothy Harlan. La gastronomie comme nouveau domaine des études médicales ? Avec la vogue actuelle des cours de cuisine, gageons que beaucoup de carabins français seraient ravis de voir leur fac copier un peu celle de la Nouvelle-Orléans !

Source:

Adrien Renaud

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