Carène, l'infirmière du CHU de Reims est décédée cette nuit. La classe politique réagit

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L'infirmière de 37 ans, agressée lundi au couteau au sein du CHU de Reims par un homme souffrant de troubles psychiatriques, est décédée dans la nuit de lundi à mardi, au lendemain d'une attaque qui a suscité une vive émotion dans la société et de nombreuses réactions dans la classe politique.

Carène, l'infirmière du CHU de Reims est décédée cette nuit. La classe politique réagit

© IStock

Le procureur de la République de Reims, Matthieu Bourrette, a indiqué mardi matin à l'AFP que cette infirmière était décédée "en milieu de nuit" et que "les faits reprochés au gardé à vue" avaient été "requalifiés en assassinat". "L'autopsie a été programmée", a-t-il ajouté.

Une secrétaire médicale a également été blessée lors de l'agression, qui s'est déroulée lundi en début d'après-midi dans l'hôpital, quand un homme de 59 ans, rémois, avec des antécédents psychiatriques, a attaqué les deux victimes muni d'un couteau.

"Je viens d'apprendre avec une immense tristesse le décès de Carène", a réagi sur Twitter le ministre de la Santé François Braun. "Mes pensées vont à ses proches, à ses collègues, ainsi qu’à toutes les équipes de l’hôpital endeuillées ce matin."

Le mis en cause, rapidement interpellé après avoir tenté de prendre la fuite, "semble avoir agi sans mobile apparent, d'autant qu'il n'avait pas de rendez-vous dans ce service" de "médecine et santé au travail", avait indiqué le procureur de Reims lundi dans un communiqué.

François Braun : « Je vais voir ce que l'on peut fait pour garantir la sécurité des soignants »

Il "semble souffrir de troubles sévères et fait l'objet depuis plusieurs années d'une mesure de curatelle renforcée".

Cet homme a été placé en garde à vue et l'enquête confiée au commissariat central de Reims. Il avait bénéficié en juin 2022 d'un non-lieu "pour irresponsabilité pénale" après avoir été "mis en examen à Châlons-en-Champagne pour des faits de violences aggravées", ajoutait-il.

"Ce dossier devait tout prochainement être évoqué par la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Reims pour statuer sur les mesures de sûreté susceptibles d'être prises", était-il précisé dans le communiqué.

"Je réunirai avant la fin de la semaine un comité avec toutes les parties prenantes, les syndicats, les professionnels" pour "voir ce que l’on peut faire pour garantir encore plus de sécurité pour les soignants", avait promis François Braun lundi soir après une visite au CHU de Reims.

Le président de la Fédération hospitalière de France (FHF) Arnaud Robinet, maire de Reims, a exprimé sur Twitter ses "pensées" à "la communauté hospitalière" ainsi qu'à la famille de l'infirmière et fait part de "son immense tristesse" après ce décès.

La Fédération hospitalière de France (FHF) avait souligné lundi dans un communiqué que "cette agression" s'inscrivait "dans un contexte plus général marqué, ces dernières années, par plusieurs faits de violence physique ou verbale dans les hôpitaux publics".

Lamine Gharbi, FHP : « 37% des soignants disent avoir été victimes de violence l'an dernier »

"Malheureusement, les soignants sont de plus en plus visés par des actes de violence. 37 % des professionnels de santé disent en avoir été victimes l’an dernier. Cette violence en milieu de santé, comme à Reims, est absolument intolérable", avait réagi le même jour le président de la FHP (Fédération de l’hospitalisation privée), Lamine Gharbi.

Si les incivilités sont fréquentes dans les hôpitaux, les agressions graves sur des personnels soignants dans les établissements de santé restent relativement rares.

Olivier Véran : « C'est un des drames les plus intenses qui puissent toucher notre nation »

Olivier Véran, porte-parole du gouvernement a réagi, sur ce meurtre : "Ça fait partie des drames les plus intenses qui puissent toucher notre nation. On parle de quelqu'un qui dévoue sa vie à protéger, à sauver celle des autres et qui trouve la mort de manière violente", a déclaré le ministre sur France Inter.

"Je ne sais pas si on peut associer l'acte a priori d'un déséquilibré avec la montée de violence générale à laquelle font face tous les dépositaires d'une forme d'autorité de l'État", a-t-il souligné, tout en invitant à "nous interroger sur une forme de continuum entre la violence des réseaux sociaux, la violence verbale à laquelle la classe politique parfois s'adonne et ces actes de violence du quotidien qui peuvent toucher tout le monde".

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/encore-une-agression-de-soignants-aux-urgences-dun-hopital-parisien

"Le drame du CHU de Reims touche la Nation toute entière", a réagi sur Twitter la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet.Exprimant son "émotion" après ce "terrifiant meurtre", le patron de LR Éric Ciotti a de son côté demandé sur RMC-BFMTV "un grand plan psychiatrie" face à un secteur selon lui "complètement délaissé dans notre société" et qui a souffert d'un "effondrement cruel des moyens, des lits affectés".

Avec AFP

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