
© Midjourney x What's up Doc
La canicule s'est abattue sur le sud de la France depuis le dimanche 28 juillet 2024, et avec elle, les appels à la vigilance pour les personnes les plus fragiles vivant dans les Ehpad ou les hôpitaux. Les bouteilles d'eau et les brumisateurs sont distribués, les fenêtres et les volets fermés. Au mieux, la climatisation dans les établissements est lancée, quand elle existe et fonctionne. Chacun cherche des solutions en fonction de ses moyens.
À l'hôpital Marchant de Toulouse, des ventilateurs sont distribués, mais pas en nombre suffisant pour répondre aux besoins des 400 patients de l'établissement selon les propos de Loïc Brelier du syndicat Sud santé à France 3 Occitanie. « La seule réponse apportée aux patients par la direction est de distribuer des pastèques. » Et même pas vraiment en abondance : « Deux pastèques pour 20 patients, c’est un peu chaud. Et ce n’est pas ça qui solutionne (...) la souffrance du patient. Les températures dans les chambres peuvent atteindre jusqu'à 35-36°C. C'est ce qui s'est passé l'an dernier ».
42% des bâtiments de l’hôpital sont trop vétustes
Nadine Di Guardia, directrice adjointe du centre hospitalier toulousain, admet que tout n'est pas parfait. « Il fait chaud à Toulouse, donc il n'y a pas de raison qu'il ne fasse pas chaud à l'hôpital Marchant, » concède-t-elle, plein de bon sens et un brin fataliste.
Même si ces températures rendent les conditions de vie extrêmement difficiles pour les patients : « La plupart des pavillons se retrouvent sans système de climatisation, de rafraîchissement dans les chambres. »
Moyens financiers limités, manque de personnel, le centre hospitalier Marchant fait face à un contexte de crise dans le secteur de la psychiatrie. Selon un récent rapport de la chambre régionale des comptes d'Occitanie, l'immobilier du site est l'un des points noirs de l'établissement : 42 % des bâtiments sont trop vétustes et 77% des équipements obsolètes. À peine 30 000 euros étaient consacrés chaque année à l'entretien de la structure jusqu'en 2023. Désormais, ce montant est passé à 5 millions d'euros. Peut-être bientôt des chambres climatisées ?
En attendant, l’hôpital s’adapte comme l’explique sa directrice : « Quand il fait chaud, on ferme les volets le matin, on évite les activités physiques aux heures les plus chaudes, et on porte une attention particulière à l'hydratation des patients, surtout les plus vulnérables. Certains d'entre eux ne ressentent pas la chaleur. Beaucoup de personnes âgées n'ont jamais soif. Les fruits comme les pastèques sont effectivement un moyen pour leur apporter leurs besoins en eau. Ça passe mieux parce que c'est sucré et c'est plus agréable à consommer ».
Source:
France 3 Occitanie
A voir aussi

Un patient saccage l’antenne de SOS Médecins de Beauvais : la structure porte plainte

Près de 300 passages quotidiens aux urgences en août à cause de la canicule

West Nile, chikungunya et dengue : SPF alerte sur la progression des maladies transmises par les moustiques

Quand la canicule met les femmes enceintes en danger : reportage au CHU de Toulouse

Un suivi psychiatrique des parents, dès la naissance, pour protéger l'enfant, c'est le pari du CHU de Toulouse

Syndrome de Korsakoff : une démence évitable, due à l’alcool, mais que la France ignore

Camembert, brie, chèvre... Plus de 40 fromages rappelés, ils pourraient être contaminés par la bactérie listeria

Panique à l'hôpital de Laval, plus qu'un seul psychiatre contre douze il y a trois ans
