Cancéro : la nouvelle convention remet le généraliste aux manettes

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60 euros la consult' de cancéro

Cancéro : la nouvelle convention remet le généraliste aux manettes

La convention médicale 2016 consacre la place du médecin traitant dans les affections longue durée, et notamment en cancérologie. Éclairage avec le Dr Claude Leicher, président de MG France, premier syndicat de médecins généralistes.

 

On s’en souvient, la nouvelle convention médicale 2016 a été l’objet de négos acharnées. Boudé par deux syndicats sur cinq (la CSMF et Le Bloc ont refusé de signer), le texte a pourtant introduit des nouveautés substantielles à destination des généralistes. Parmi elles, la création de consult’ pour les pathologies complexes, dont le cancer.

« Les actes de cancérologie [spécialistes] étaient déjà extrêmement bien valorisés », estime le Dr Claude Leicher, président de MG France, syndicat majoritaire chez les généralistes et moteur dans l’adoption de la nouvelle convention. « Ce qu’on voulait c’est mieux valoriser la coordination et l’organisation des protocoles de soins. »

Consult’ de cancéro à 60 euros

Au rayon des nouveautés, la consultation « très complexe », prévue à partir de novembre. Facturée 60 euros, elle permettra aux généralistes de mieux s’impliquer auprès des patients de retour de service de cancéro. « C’est très important de pouvoir prendre 30 ou 45 minutes à ce moment-là, pour réexpliquer aux patients le protocole et sa raison d’être, les rassurer sur leurs chances », explique Claude Leicher.

La mise en place de consultations d’annonce structurées à l’hôpital a été un grand progrès des dernières années. Mais le rôle du généraliste demeure essentiel pour orienter et reformuler, ne serait-ce que parce qu’il a la confiance de son patient, estime Claude Leicher. « De plus en plus souvent, les gens viennent nous voir en nous disant : voilà ce qu’on m’a dit, voilà ce qu’on propose, dites-moi ce que vous en pensez », indique-t-il.

« Vous avez toute une réexplication à faire sur les traitements, ce que les gens en ont compris, et s’ils sont d’accord », poursuit Claude Leicher. Patients qui souhaitent éviter la chimio, interrogations sur la pertinence du protocole, souhaits de grossesse après rémission : la diversité des situations rencontrées par le généraliste est infinie.

Un forfait patientèle pour la coordination

Sur le plan de la prévention, la rémunération sur objectif de santé publique (Rosp) accueille également un nouvel item : le dépistage du cancer colorectal entre 50 et 74 ans. Il vient rejoindre les cancers du sein et de l’utérus dans les priorités de santé publique en matière de cancérologie.

Autre évolution notable : le forfait patientèle. Les avancées en matière de thérapeutiques et de protocolisation ont accru le rôle du médecin traitant dans la coordination des soins en cancéro. Avec 42 euros par an pour les patient en ALD et 70 euros au-delà de 80 ans, cet aspect de la prise en charge se trouve valorisé.

Autant de nouveautés appréciables, estime Claude Leicher.  « Le cancer pour nous est un sujet quotidien », indique-t-il. « L’organisation des soins est au moins aussi importante que les avancées thérapeutiques. »

Source:

Yvan Pandelé

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