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Les faits, rapportés par le Journal du Centre, remontent à l’été 2021. Dans la soirée du 28 juillet, une patiente de 19 ans, souffrant de violentes migraines, se présente aux urgences de l’hôpital de Nevers.
Alors que son cas ne semble pas prioritaire, un médecin, le Dr Mouhaimez K. se présente dans le box, avant même que l’infirmier de garde ait fini de prendre ses constantes.
Selon les témoignages, l’urgentiste l’aurait embrassée sur le front et lui aurait dit : « ne t’inquiète pas, ma belle », avant de lui poser des questions sur sa vie sentimentale. « Ce n’était pas du tout adapté », commente l’infirmier présent ce soir-là.
Lorsqu’ils se sont retrouvés seuls dans le box, Mouhamez K. aurait coincé le téton de la victime entre le stéthoscope et son doigt. Un geste qu’il aurait reproduit sur l’autre sein, avant de détacher le pantalon de la victime, de palper son ventre et de glisser jusqu’à atteindre son pubis.
« Alors, elle est mignonne ? »
À la barre, le médecin, décrit par le personnel comme un homme « serviable et volontaire », mais « trop tactile », conteste les attouchements, selon le Journal du Centre. « Je ne sais pas comment j’aurais pu faire », se défend-il, en mimant une démonstration à l’aide de son stéthoscope.
Entendu sur ses questions déplacées, il assure être « sensible aux pleurs des jeunes filles » et avoir « essayé de la réconforter, d’être paternel », en rappelant une expérience précédente durant laquelle une tumeur cérébrale avait été détectée chez une personne présentant les mêmes symptômes que la victime.
Pourtant, outre les gestes inadaptés, des témoignages concordants évoquent un « triage » de la part du Dr K. dans la prise en charge des patientes aux urgences. « Alors, elle est mignonne ? », demandait-il à un infirmier au sujet de chaque patiente qu’il n’avait pas encore vu.
Une aide-soignante se remémore aussi le refus du médecin de s’occuper d’une patiente trisomique, après avoir préalablement jeté un coup d’œil dans la salle d’attente.
Un problème avec les victimes de violences
Confrontés à ces témoignages, le Dr K. continue de nier, pointant des gens qui ne l’« aiment pas » et « voient toujours les choses d’un mauvais œil », explique le quotidien régional. « Quand vous êtes responsable d’un service, vous êtes obligé d’être ferme avec ceux qui ne travaillent pas. J’ai plus d’ennemis que d’amis », continue-t-il.
Mais, selon l’association d’aide aux victimes locale qui a pris en charge la patiente, Mouhaimez K. aurait un problème avec les femmes victimes de violences. À la barre, l’association France victimes 58 fait état d’un « refus systématique » du praticien d’examiner les femmes battues et de rédiger des certificats médicaux. Déjà vu en train d’arracher, sur les murs de l’hôpital, des autocollants de soutien à cette cause, il se serait aussi opposé à la création d’une unité médico-judiciaire au sein de l’établissement.
Après huit heures d’audience, le tribunal correctionnel de Nevers a conclu que la palpation de la poitrine « justifiée par aucune investigation médicale », constituait une agression sexuelle. « L’effleurement du pubis », en revanche, n’a pas été caractérisé comme tel, en raison de l’absence d’éléments significatifs permettant de conclure à un « geste sexualisé ».
Le Dr K. a été condamné à deux ans de prison avec sursis et à un an d’exercer la profession. Il a également été inscrit au fichier répertoriant les auteurs d’infractions sexuelles (Fijais).
Source:
Le Journal du Centre
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