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Le plan Bayrou prévoit cinq milliards d’euros de coupes dans la santé, avec plusieurs mesures explosives : doublement des franchises médicales, suppression de deux jours fériés, extension des soins ambulatoires et non-remplacement d’un fonctionnaire hospitalier sur trois. Pour Nathalie Marchand, secrétaire générale de la CGT AP-HP, au micro de France Inter, c’est une attaque frontale : « On nous doit déjà plus de deux millions d’heures non payées. Le personnel ne prend pas tous ses jours de repos. Cet été, les soignants n’ont pas pris plus de quinze jours. Il y a une volonté de fermer l’hôpital public »
La Fédération hospitalière de France (FHF) partage ces inquiétudes. Son président, Arnaud Robinet, alerte dans le Figaro sur la perspective d’un Objectif national de dépenses d’assurance maladie (ONDAM) limité à 1,5-1,8 % de croissance, un niveau historiquement bas depuis près de trente ans, qui se traduirait selon lui par « une nouvelle baisse des tarifs hospitaliers, inacceptable ».
Le personnel soignant épuisé
Sur le terrain, la lassitude est palpable. Virginie, infirmière en chirurgie interrogée par France Inter, décrit une profession à bout : « On nous demande de travailler dans un temps plus concentré, avec plus de monde à soigner mais moins de personnel. Il arrive un moment où notre corps, psychologiquement et physiquement, ne suit plus ».
Même constat du côté médical : François Salachas, neurologue à la Pitié-Salpêtrière, déplore sur France Inter : « On n’a pas compris les leçons du Covid. On continue de demander des gains de productivité comme si l’hôpital était une entreprise ». Pour lui, la solution passe par l’instauration de ratios minimaux de soignants par patient.
Une mobilisation progressive mais déterminée
Si, pour l’heure, aucun service n’a été fortement perturbé par le préavis, des assemblées générales sont organisées dans chaque hôpital afin de consulter les personnels. Une décision définitive doit être prise le 5 septembre lors d’une intersyndicale, mais le cap du 10 septembre est déjà fixé.
Un bras de fer politique à venir
La mobilisation des hospitaliers interviendra dans un contexte politique tendu. Le 8 septembre, François Bayrou engagera la responsabilité de son gouvernement devant l’Assemblée nationale lors d’un vote de confiance sur son plan budgétaire. En cas d’échec, le plan serait enterré. Mais si le gouvernement obtient une majorité, la contestation sociale pourrait s’amplifier dès le 10 septembre, avec l’AP-HP en première ligne.