
Dr Yannick Neuder.
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Au lendemain du vote de l’Assemblée nationale en première lecture en faveur de la création d’un « droit à l’aide à mourir », avec 305 voix pour et 199 contre, le ministre a déclaré sur franceinfo qu’il « ne sai(t) pas si c’est un progrès » et « ne [pas] être certain » qu’il aurait voté cette proposition de loi comme député.
Yannick Neuder s’est encore dit « pas complètement prêt à faire faire ce saut sociétal vers l’aide active à mourir », martelant qu’« il ne faut pas que l’aide active à mourir soit une solution parce qu’il n’y a pas de soins palliatifs, ou parce qu’il y a de la difficulté d’accès aux soins ».
« J’aurais préféré qu’il y ait une distance entre les deux textes », la proposition de loi sur les soins palliatifs et celle sur l’aide à mourir, a-t-il ajouté, considérant que « quand un patient est pris correctement en charge par les soins palliatifs, il n’y a pas la même demande d’aide à mourir ».
Le ministre réclame des gardes fous importants pour les soignants
L’aide à mourir, « c’est un sujet sur lequel on doit continuer de travailler (...) le texte va partir au Sénat et, derrière, il faut une position juste, équilibrée et humaine », a ajouté le ministre, souhaitant une définition des critères « extrêmement robuste » et « des gardes fous importants pour les soignants ».
Outre le respect de « la clause de conscience et du volontariat des soignants » qui pourront injecter le produit létal si le malade en fin de vie éligible n’est pas en capacité de le faire, il a appelé à « renforcer la collégialité de la décision » médicale d’accorder ou pas le droit à l’aide à mourir.
« Attention au délit d’entrave, qui peut aussi éloigner des soignants s’ils se sentent en danger juridique », a aussi prévenu ce cardiologue de profession.
Par ailleurs, la proposition de loi sur l’aide à mourir votée hier « n’accélère pas les rendez-vous pour les prises en charge de centres de douleur et il reste une difficulté d’accès aux soins ».
Quant aux soins palliatifs, le manque de structures « n’est pas uniquement un problème de moyens », a insisté le ministre, rappelant qu’« il n’y a pas les soignants pour ouvrir suffisamment d’unités de soins palliatifs » et évoquant son « plan de bataille » global pour en former davantage.
Avec AFP