Accidents de la route et troubles psychiatriques, quelle ligne de conduite ?

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Les maladies mentales ont un impact sur le risque d’accident de la route d’après une étude canadienne. Faut-il réglementer la conduite de ces personnes ?

Accidents de la route et troubles psychiatriques, quelle ligne de conduite ?

De toute évidence, les maladies mentales ont un impact sur le risque d’accident de la route. Comme le rappelle une équipe du Canada proposant une revue systématique sur ce thème, les troubles psychiatriques (et aussi les effets indésirables de médicaments prescrits pour les traiter : somnolence, baisse de vigilance...) entraînent un « effet adverse sur les compétences au volant des véhicules à moteur ». On pourrait d’ailleurs étendre cette observation aux cyclistes et aux autres usagers de la voie publique, y compris bien sûr les piétons, moins attentifs en cas de symptômes psychiatriques ou/et d’effets latéraux de certains traitements.

Le but de cette étude canadienne est « de synthétiser et d’évaluer d’un œil critique les données probantes sur le risque d’accidents pour les conducteurs de véhicules automobiles souffrant de troubles psychiatriques. Après avoir identifié 24 études satisfaisant à leurs critères d’inclusion (huit études de cohortes, dix études cas-témoins, et six transversales), les auteurs observent que 15 études rapportent un risque accru d’accident de véhicule automobile en cas de troubles psychiatriques (au contraire des 9 autres), mais ne distinguent aucun type particulier de trouble susceptible d’être associé de façon constante à un risque accru d’accident de la route.

Besoin d’une approche individualisée

Il faut toutefois remarquer que le recueil des données ne repose pas sur des « mesures objectives » mais sur des descriptions subjectives de leur état par les intéressés, au moyen d’auto-rapports ou de questionnaires. De surcroît, les « cotes d’évaluation de la qualité » ne sont jugées « bonnes » que pour 4 études, « moyennes » pour 10 études, et « mauvaises » pour 10.

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En conclusion, les données recueillies ne soutiennent pas une restriction globale de la conduite automobile pour les personnes souffrant de troubles psychiatriques, au-delà des recommandations habituelles (rappelées sur les notices des médicaments psychotropes et relatives à la prudence requise en cas de conduite automobile). Les auteurs préconisent donc la poursuite d’une approche individualisée, en estimant nécessaires d’autres recherches devant inclure cette fois des évaluations objectives du risque accidentogène des différents troubles psychiatriques, afin d’ajuster les conseils aux patients, voire les législations en matière de conduite automobile.

Dr Alain Cohen

Par JIM 

Par JIM

Source:

Rapoport MJ et coll.: A systematic review of the risks of motor vehicle crashes associated with psychiatric disorders. Canadian J. Psy 2023, 68(04); 221-240. doi: 10.1177/07067437221128468.

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