95 rémunérations en un an : un éminent gériatre, PU-PH à l'AP-HP mis hors de cause pour ses liens avec l’industrie pharmaceutique

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Le Conseil d'État a confirmé la décision de ne pas sanctionner le chef du service de gérontologie de l'hôpital Broca à Paris, accusé par ses pairs d'avoir compromis son indépendance en raison de ses relations financières avec l'industrie pharmaceutique.

95 rémunérations en un an : un éminent gériatre, PU-PH à l'AP-HP mis hors de cause pour ses liens avec l’industrie pharmaceutique

© Midjourney x What's up Doc

Dans une affaire qui a secoué le monde médical, le Conseil d'État a récemment statué en faveur du Professeur Olivier Hanon, chef du service de gérontologie de l'hôpital Broca (AP-HP) à Paris, rejetant les accusations portées contre lui concernant ses liens avec l'industrie pharmaceutique.

Le Professeur Hanon, décrit comme « une sommité de la gériatrie en France », est un « spécialiste mondialement reconnu » du « vieillissement cardio-vasculaire » et préside actuellement le Gérontopôle d'Île-de-France. Malgré sa réputation, il s'est retrouvé au cœur d'une controverse lorsque le Conseil national de l'Ordre des médecins a déposé une plainte contre lui, alléguant qu'il avait « manqué à ses obligations déontologiques ».

Novartis, seul, représentait 35% des conventions de rémunération du médecin

Au cœur du débat se trouvaient les nombreuses conventions rémunérées que le Professeur Hanon avait conclues avec des entreprises pharmaceutiques. Pour la seule année 2017, il avait ainsi signé « 95 conventions de rémunération pour 53 interventions », « 22 activités de conseil », « 19 invitations » et « une conférence de presse » avec dix laboratoires différents. Ces activités ont soulevé des questions sur son indépendance, d'autant plus que « 90 % de ces interventions ont été conclues avec cinq laboratoires, 66 % avec trois et (...) Novartis représente 35 % de ces conventions ».

Malgré les recommandations contraires du rapporteur public, le Conseil d'État a maintenu la décision de la chambre disciplinaire nationale de l'Ordre des médecins, qui avait initialement rejeté la plainte. La haute juridiction a notamment souligné que « la majorité des conventions conclues (...) avait porté sur le thème du vieillissement cardio-vasculaire, qui ne faisait alors pas l'objet d'enseignements spécifiques dans les facultés de médecine ».

Les montants touchés par le médecin n'étaient pas disproportionnés avec le travail fourni

De plus, le Conseil d'État a noté que « les rémunérations perçues par Olivier Hanon avaient été versées par différentes entreprises sans qu'une prépondérance particulière pût être attribuée à l'une d'entre elles » et que le montant perçu n'était « pas manifestement disproportionné au travail fourni en contrepartie ».

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/video/doc-en-stock-relations-avec-lindustrie-ce-qui-est-autorise-et-la-ou-il-ne-faut-pas-aller

Les relations entre les médecins et l'industrie pharmaceutique, un vaste débat, pourtant encadré par la loi qui exige la déclaration des conventions sur le site Transparence Santé.

Source:

Actu.fr
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