8 mars : Ces femmes qui ont fait la médecine

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Inconnues mais pionnières

8 mars : Ces femmes qui ont fait la médecine

Pour la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, la revue recherche du CHRU de Nancy et le site Réseau CHU ont recensé les femmes qui ont oeuvré pour la recherche médicale en France, souvent dans l’ombre.

1868. C’est la date de l’autorisation nationale donnée aux femmes de faire des études de médecine en France. Mais qui sont les premières femmes médecins ? Réseau CHU rapporte qu’en 1900, Mélanie Linpinska tente de répondre à cette question dans sa thèse de doctorat en médecine consacrée à l’histoire des femmes médecins.

Elle écrit : « Depuis 1895 le nombre des étudiantes a diminué en France sans doute lié à l’instauration d’un nouveau régime rendant l’étude de la médecine plus longue et plus difficile ». Mais depuis, rares sont les travaux qui se sont intéressés à la place des femmes dans les études, la recherche et l’activité médicales.

What’s up Doc a donc décidé de partager le nom de ces femmes médecins, inconnues mais pionnières, recensées par la revue recherche du CHRU de Nancy et le site Réseau CHU :

Marie Ernestine Roussel : Il s’agit de la première femme médecin installée à Rouen. Diplômée de la faculté de l’académie de médecine de Paris en 1890, elle a dû rencontrer sur son chemin Anna Robineau, première interne titulaire à Rouen également en 1986 et prix d’Anatomie du Conseil Général.

Camille Borix : Elle est reçue à l’école de médecine de la faculté de Montpellier en 1882, un établissement qui a ouvert ses amphis aux femmes en 1868. Cette faculté, créée au 12ème siècle, est la plus ancienne faculté de médecine en exercice au monde.

Denise Ponsolle : En 1916, c’est la première étudiante en médecine qui s’inscrit à 22 ans à l’école préparatoire d’Angers, rattachée à la faculté de médecine de Paris. Avant elle, toujours à Angers, Marie Reless-Rosenbann s’installe comme médecin. Elle avait été diplômée à 25 ans par la faculté de médecine de Paris.

Marie Louise Chevrel : Il s’agit de la première femme interne des Hôpitaux de Rennes en 1923. Elle a édité une revue brochée « Femmes médecins » sous le signe de la déesse crétoise de la santé Hygie. Elle était la fille d’un dermatologue de l’Hôtel Dieu de Rennes et d’une journaliste militante féministe, Louise Bodin, appelée « La bolchévique aux Bijoux ».

Maria Daïreva : Bulgare, elle est la première à soutenir une thèse à la faculté de médecine de Nancy en 1899. Elle travaille avec le Pr Paul Vuillemin, titulaire de la chaire d’histoire naturelle et mycologue. Ce dernier, en opposition au neurologue Jean Martin Charcot - qui estimait dans une thèse en 1888 que les femmes étaient inadaptées « par nature » à la médecine - déclarera à son propos : « Vous avez démontré que, par son travail et son énergie, la femme peut conquérir des droits nouveaux sans perdre aucune des qualités qui font l’honneur de son sexe. »

En juin prochain, la revue du CHRU de Nancy consacrera son numéro aux femmes en recherche. Car le combat pour la visibilité des femmes médecins est loin d’être terminé. Dans le rapport parlementaire sur la verbalisation du harcèlement de rue remis au Gouvernement le 28 février dernier à la demande de Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, il est rappelé que « 6 % seulement des rues en France portent le nom d’une femme ». Alors une femme médecin…

Source:

Thomas Moysan

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