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Chez les patients, « pour la première fois depuis 2022, le sentiment d’être informé dépasse les 70% » dans tous les domaines étudiés, selon le communiqué accompagnant le baromètre 2025 des droits des personnes malades, publié hier par l'association de patients France Assos Santé.
Mené sur un échantillon représentatif de 1 300 personnes, ce sondage montre que les Français se sentent bien informés dans chacun des grands domaines de la santé (système de santé, coûts des soins, traitements…).
Par exemple, les modalités d’accès au dossier est médical sont désormais connues de 76% des sondés (+4 points par rapport à l’an passé) et l’utilisation des outils numériques pour 72% d’entre eux, marquant une hausse record de 18 points depuis 2022.
Mais « il reste encore des marges de progression », note l’association, notamment en matière de droits des malades, 23 ans après l’entrée en vigueur de la loi Kouchner.
Pas assez d’info sur la fin de vie
Car le niveau d’information des patients est en recul sur cinq des treize droits fondamentaux relevés par l’association : respect du secret médical, soulagement de la douleur, égalité d’accès aux soins, refus ou interruption d’un traitement et engagement d’un recours en cas de problème lié aux soins (ce dernier point marquant une chute de 10 pts par rapport à 2024).
De même, certains droits – opposition à l’utilisation de ses données de santé (47%) et droit à la représentation à l’hôpital (33%) – restent encore trop méconnus des patients.
Malgré le débat national sur la fin de vie depuis plus d’un an, « certains droits qui s’y rapportent restent paradoxalement méconnus », note France Assos Santé.
Ainsi, 47% des Français n’ont jamais entendu du droit à rédiger des directives anticipées pour leur fin de vie (-5 pts par rapport à 2024), et 51% du droit à bénéficier d’une sédation profonde et continue jusqu’au décès.
Sur les droits relatifs à la fin de vie, les jeunes affichent les plus faibles taux de connaissance, là où les plus de 50 ans et les patients en ALD sont mieux informés.
Accès aux soins et aux traitements : ça bloque toujours
En termes de relation médecin-malade, le baromètre confirme des tendances encourageantes déjà observées. 90% des personnes sont satisfaites de leurs relations avec les professionnels de santé, et presqu’autant sont satisfaites des soins reçus.
Malgré tout, les difficultés d’accès aux soins persistent pour un grand nombre de Français. L’obtention d’un rendez-vous s’apparente à une expérience négative pour 37% des français, et très négative pour 13% d’entre eux.
De même que les pénuries de médicaments, qui concernent 4 français sur 10, et même plus de 5 sur 10 chez les patients en ALD.
Et dans 35% des cas – « exactement comme l’an passé » – aucune alternative ne leur a été proposée.
« Il est impératif de continuer à défendre un accès large et équitable tant aux soins qu’à l’information sur les droits des personnes malades », conclut France Assos Santé, qui a récemment lancé « Soigne tes droits ! », un programme de trois mois pour sensibiliser les usagers à leurs droits.