Urologie : la profession se féminise… ou pas

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Y a-t-il une femme dans le service ?

Urologie : la profession se féminise… ou pas

Des internes en urologie du CHU d’Amiens ont fait un panorama de la démographie de leur spécialité. Et le moins que l’on puisse en dire, c’est qu’elle ne semble toujours pas attirer les femmes, même si leur nombre augmente.

L’urologie est une spécialité d’hommes. Aucun jugement sexiste là-dedans, mais comme pour la chirurgie orthopédique, les femmes se font rares dans les services. Elles sont néanmoins de plus en plus nombreuses dans la profession : entre 2007 et 2016, leur nombre a fortement augmenté, de 24 % !

Elles sont désormais… 65. Dans toute la France. Cela représente 5,7 % des effectifs. En dix ans, 12 praticiennes supplémentaires exercent en urologie. Les chiffres donnent le tournis…

Plus de femmes, mais moins de femmes

Ces statistiques ont été rassemblées par Damien Lecuelle, interne en urologie au CHU d’Amiens, et ses collègues, et relayés par l'APMNews. Elles sont issues du recensement de la Drees élaboré à partir du Répertoire partagé des professionnels de santé (RPPS) entre 2007 et 2016.

Et en y regardant d’un peu plus près, cette « féminisation » est encore moins évidente. Car entre temps, le nombre d’urologues a fortement augmenté, passant de 775 à 1131. Les femmes représentaient 6,8 % de la profession en 2007, contre 5,7 % en 2016. Loin des 44 % pour l’ensemble des médecins.

Une fracture inquiétante

Autre enseignement de l’étude : les urologues sont très mal répartis sur le territoire. À l’exception des Alpes-Maritimes, leur concentration est plus forte dans les départements où la demande est la plus faible, soit ceux où les personnes âgées de plus de 60 ans sont les moins nombreuses. Ainsi, les confrères se rassemblent dans les grandes villes, et les départements ruraux du centre de la France, du Massif central, de l'Ouest, des Alpes du Sud et des Pyrénées sont sous-dotés.

« Cette répartition disparate des professionnels rend difficile l’accès aux soins dans certaines régions. L’analyse des tendances des dix dernières années et leurs projections pour les 20 prochaines ne laissent pas présager d'amélioration », s'inquiètent les urologues d'Amiens.

Crédits Photo : Nathan Rupert/Flickr 

Source:

Jonathan Herchkovitch

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