Un généraliste en grève de la faim, « harcelé » par l’Assurance maladie pour trop de prescriptions d’arrêts de travail

Article Article

Depuis près de trois semaines, le docteur Yazid Nabti, médecin généraliste à Coudekerque-Branche près de Dunkerque, mène une grève de la faim devant les locaux de la Croix-Rouge. Son geste radical est une réponse à ce qu'il qualifie de "harcèlement" de la part de l'Assurance maladie, qui l'accuse de prescrire trop d'arrêts de travail. 

Un généraliste en grève de la faim, « harcelé » par l’Assurance maladie pour trop de prescriptions d’arrêts de travail

Dr Yazid Nabti a fermé son cabinet proche de Dunkerque.

© Captures BFM

Cela fait des années que le Dr Yazid Nabti se bat contre l'administration pour défendre sa pratique médicale. Ses consultations à son cabinet de Coudekerque-Branche voient défiler de nombreux patients, mais pour la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) des Flandres, c'est un chiffre bien précis qui pose problème : le nombre d'arrêts de travail prescrits par le médecin.

Interrogé par BFM Grand Lille, Yazid Nabti décrit un sentiment de harcèlement qui perdure depuis longtemps. Sa grève de la faim, entamée il y a 19 jours, n'est pas un acte isolé ; en 2020 déjà, il avait menacé d'arrêter de s'alimenter pour protester contre ces reproches incessants de la CPAM. Un médecin-conseil de l'Assurance maladie lui avait alors fait part de son classement en "zone orange", un avertissement qui a précédé les événements actuels.

Le généraliste trouve le système de comptage injuste

"20 ans de harcèlement par la Sécu avec la bénédiction de l'Ordre des médecins", peut-on lire sur la pancarte en carton près de la tente où le généraliste mène sa grève de la faim. Cette action vise à alerter sur un ras-le-bol profondément ancré, qui trouve sa source dans un système qu'il juge injuste.

Le médecin généraliste qui a fermé son cabinet "pour raison médicale", estime que les arrêts de travail qu'il prescrit sont tous justifiés. Il pointe du doigt une mauvaise méthode de calcul.

« Ils viennent nous harceler avec des graphiques qui ne correspondent rien (...) Ils comptabilisent les arrêts que nous faisons parce que les médecins hospitaliers ne veulent pas s'embarrasser de l'administratif. Nous on fait les arrêts pour ne pas mettre dans l'embarras nos patients », explique-t-il à BFM.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/trop-darrets-maladie-delivres-revolte-de-ma-convocation-la-cpam-je-prends-ma-retraite

Sa démarche n'est pas passée inaperçue. Aujourd’hui, des patients se sont rassemblés à Dunkerque pour montrer leur solidarité. 

Les gros dossiers

+ De gros dossiers