Talc et cancer : encore un procès pour Johnson & Johnson, cette fois au Royaume-Uni

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Le géant pharmaceutique américain Johnson & Johnson, déjà visé par des plaintes aux États-Unis dans des affaires de talc suspecté de contenir de l'amiante et d'avoir provoqué des cancers des ovaires, risque une procédure similaire au Royaume-Uni.

Talc et cancer : encore un procès pour Johnson & Johnson, cette fois au Royaume-Uni

© Midjourney x What's up Doc

« Des femmes diagnostiquées avec des cancers potentiellement mortels » reprochent à l'entreprise « d'avoir été exposées à de l'amiante contenue dans la poudre de talc » produite par l'entreprise, selon un communiqué des avocats des plaignants.

Le cabinet KP Law dit avoir écrit une lettre à Johnson & Johnson au nom de ses clients. L'entreprise a jusqu'à la fin de l'année pour y répondre, après quoi une procédure « sera introduite auprès de la Haute Cour », à Londres.

Les avocats représentent actuellement environ 2 000 plaignants, principalement des femmes, mais aussi quelques hommes, et disent avoir été contactés par des milliers d'autres.

Des produits frauduleux vendus pendant 50 ans

Le géant pharmaceutique « savait dès les années 1970 que l'amiante contenue dans ses produits à base de talc était dangereux, mais n'a pas averti les consommateurs et a continué à produire et à vendre ces produits au Royaume-Uni jusqu'en 2022 », accusent-ils.

Johnson & Johnson affirme de son côté que ses propres analyses « montrent uniformément l'absence de contamination par l'amiante » dans ses produits, selon une déclaration transmise à l'AFP.

Il estime en outre que son ancienne division de santé grand public, séparée en 2023 sous le nom de Kenvue, a hérité « de toute responsabilité présumée liée au talc en dehors des États-Unis ou du Canada ».

Interrogée par l'AFP, Kenvue assure pour sa part que « des décennies de tests effectués par des experts de premier plan (...) démontrent que le produit est sûr, ne contient pas d'amiante et ne provoque pas de cancer ».

8 milliards pour les plaignantes

Sans reconnaître sa responsabilité, Johnson & Johnson a augmenté fin septembre à environ 8 milliards de dollars sur vingt-cinq ans une offre, déposée devant la justice américaine, pour éteindre les plaintes civiles aux États-Unis liées à des problèmes ovariens (99,75% des plaintes actuelles).

Le talc est classé depuis juillet comme probablement cancérogène par l'agence pour le cancer de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/et-si-le-talc-etait-probablement-cancerogene-comme-classe-par-loms 

Une synthèse d'études publiée en janvier 2020 et portant sur 250 000 femmes aux États-Unis n'avait cependant pas trouvé de lien statistique entre l'usage de talc sur les parties génitales et le risque de cancer des ovaires.

Avec AFP

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