Syrie : un dîner de solidarité riche en émotions

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Ponctué d’interludes musicaux et de vibrants discours, le deuxième dîner de solidarité l’UOSSM (Union des organisations de secours et soins médicaux) s’est déroulé ce vendredi 22 novembre à l'Institut du monde arabe (Paris). Pour collecter les fonds nécessaires à la poursuite des actions médicales en Syrie et évoquer la situation actuelle sur le terrain.
 

Syrie : un dîner de solidarité riche en émotions

Le deuxième dîner de solidarité l’UOSSM (Union des organisations de secours et soins médicaux) s’est déroulé ce vendredi 22 novembre à l'Institut du monde arabe (Paris). Objectifs : collecter les fonds nécessaires à la poursuite des actions médicales sur le terrain. Mais aussi évoquer le conflit en Syrie qui est loin d’être fini…
 
L’organisation humanitaire médicale française et internationale, dont la mission est d’apporter secours et soins médicaux aux populations affectées par le conflit en Syrie, en a profité pour évoquer son action autour de cinq programmes majeurs, afin d’accompagner et soutenir le personnel soignant, les victimes civiles et les malades au quotidien : la construction et le soutien d’hôpitaux, la mise en place de centres de soins primaires, de centres de soutien psychologique et de santé mentale, la formation du personnel médical et la recherche médicale.

« Quand les médecins quittent la Syrie, cela encourage les gens à les suivre, a confié à WUD le président de l’UOSSM France, le Dr Zied Alissa. Nous essayons de redonner envie d’apprendre la médecine aux médecins, de leur montrer qu’ils peuvent avoir une vie normale en Syrie, en leur proposant des journées de formation, des moyens médicaux pour travailler (consommables, appareils, médicaments…). Les hôpitaux sont devenus des endroits dangereux car ils ne sont pas épargnés par les bombardements, donc les médecins deviennent la cible. C’est pourquoi nous avons reconstruit plusieurs hôpitaux et développé des structures de soins pour essayer de maintenir un système de santé dans les zones les plus touchées. »

Interludes musicaux de haut vol

Cette soirée riche en émotions agrémentée par les discours du  Dr Ziad Alissa et du Pr Raphaël Pitti, spécialiste en médecine d’urgence et responsable formation de l'UOSSM. Mais aussi par des reportages vidéo et des interludes musicaux de haut vol. À l’image de la prestation de la cantatrice Narimène Bey (photo ci-dessous), dont la divine voix de soprano a donné la chair de poule au public. Ou du chanteur de musique tarab originaire d’Alep Abdallah Rahhal (2e photo), accompagné des musiciens de son groupe Musiqana qui, avec une sensibilité à fleur de peau, a interprété des chansons traditionnelles pour célébrer le pays qu’il a dû quitter malgré lui.


 
Président de l’UOSSM Suisse, le Dr Tawfik Chamaa a aussi prononcé un discours émouvant. « À la fin de la 1ère guerre mondiale, l’humanité ne s’attendait pas à avoir autant de millions de morts. À la fin de la 2ème guerre mondiale, on disait qu’on ne connaissait pas l’ampleur de l’horreur. Aujourd’hui, tous ces conflits en Syrie, au Yemen ou en Libye, c’est l’équivalent d’une troisième guerre mondiale. C’est la plus grande catastrophe des temps modernes ». 

La Syrie, c’est en effet 13 millions de déplacés depuis le début du conflit en 2011. « Nos efforts depuis 8 ans sont détruits au quotidien, a poursuivi le Dr Tawfik Chamaa. Mais on assiste à un silence assourdissant des médias du monde entier. C’est grave pour l’humanité toute entière car on banalise l’horreur, on normalise les bombardements. L’UOSSM essaye de créer des cliniques mobiles, mais, le pire, ce n’est pas que la guerre continue en Syrie, c’est la résignation de la communauté internationale qui donne l’impression qu’il n’y a rien à faire là-bas. Or, il y a à faire. Pas uniquement pour les Syriens, mais pour les enfants de la génération à venir, car on aura honte de dire à l’avenir qu’on n’a rien fait. »

La soirée s’est clôturée par un appel aux dons pour aider l’UOSSM à maintenir et pérenniser ses actions nécessaires et essentielles au jour le jour dans ce pays meurtri et ensanglanté par 8 ans de conflit… Un pays où le système de santé est détruit à 50% et où plus de 900 soignants ont été tués depuis le début du conflit…
 

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