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What's up Doc : Quel est votre parcours professionnel et quelle a été votre motivation initiale pour rejoindre les réseaux sociaux ?
Sophie-Hélène Zaimi : Je suis radiologue à l’hôpital. J’ai commencé sur Instagram en 2018, en fin d’internat, en créant une bibliothèque personnelle de cas cliniques d’imagerie. À l’époque, aucun compte médical francophone équivalent n’existait. C’était anonyme, sans but d’audience, jusqu’à ce qu’un étudiant partage mes réponses sur Facebook. De 400 abonnés, je suis passée à 10 000 en un an.
« Je suis cheffe de clinique à temps plein, je prends sur mon temps libre pour produire mes contenus »
Comment procédez-vous ?
SH Z. Je fais tout moi-même avec mon téléphone. Aujourd’hui, je suis sur Instagram, YouTube, TikTok... Je publie quand je le sens, sans régularité. C’est un plaisir, pas une obligation. Je fabrique des contenus pédagogiques et aussi, je montre mon quotidien, mes horaires, mes gardes. L’idée est aussi de rendre plus accessible le métier des radiologues, souvent mal compris du public comme des autres spécialités.
Comment conciliez-vous votre métier et votre présence en ligne ?
SH Z. Je suis cheffe de clinique à temps plein. Je prends sur mon temps libre pour produire mes contenus et des congés pour répondre à des invitations, comme celle de Pablo Mira dans « Ton quotidien ». Un super moment ! Et aussi, cette année, j’étais invitée au Congrès de radiologie à Vienne.
Quel accueil avez-vous reçu (patients, confrères et hiérarchie) ?
SH Z. Les débuts ont été tendus avec certains chefs – « mâles de 50-60 ans » – , mais les critiques ont laissé place au respect. Surtout depuis la sortie de mon livre Docteure - Médecine aux rayons X en 2024.
« Je refuse toute collaboration douteuse : mon but est d'informer, pas d'influencer »
Gagnez-vous de l’argent grâce à votre activité ?
SH Z. Mon approche reste non commerciale. J’ai eu la chance de travailler sur une petite série YouTube « C’est ton rayon » avec une boîte de production et des subventions publiques (CNC). Cela donne de la visibilité.
https://www.whatsupdoc-lemag.fr/video/la-consult-de-sophie-helene-zaimi-quand-jetais-etudiante-je-ne-savais-pas-du-tout-ce-qui-se
Quels partenariats refusez-vous ?
SH Z. Le drop shipping, (modèle de vente en ligne où le commerçant vend des produits sans les stocker, en les expédiant directement depuis le fournisseur au client, souvent en direct de Chine) les compléments alimentaires, c’est non ! Je refuse toute collaboration douteuse. Mon but est d’informer, pas d’influencer.
https://www.calameo.com/whatsupdoc-lemag/read/00584615417fc23cdb4b0
Quelle est votre vision à long terme ?
SH Z. Mon rêve ? Passer dans la sphère journalistique. Devenir chroniqueuse. Mais sans jamais quitter mon métier : pour être crédible et saine, il faut garder un pied dans la réalité du terrain !
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