Sexisme : le plan anti-harcèlement de l’ISNI

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Le nouveau président de l’InterSyndicale a du boulot

Sexisme : le plan anti-harcèlement de l’ISNI

Lors de son université de rentrée le week-end dernier, l’InterSyndicale Nationale des Internes (ISNI) a présenté les résultats de son enquête sur le sexisme à l’hôpital et dévoilé ses mesures pour y mettre fin.

« Hey Doc, les études médicales sont-elles vraiment sexistes ? », titre l’ISNI, en présentation de son enquête sur le sexisme. Et bien, la réponse est oui. What’s up Doc vous en parlait, l’InterSyndicale a récolté près de 3 000 réponses d’internes et dévoile une fois de plus que les situations d’harcèlement sont omniprésentes durant la formation médicale : « notre travail a révélé 8,6 % d’harcèlement chez les répondants. Plus d’un tiers des internes ont été au moins une fois exposé à des attitudes sexuelles non désirées », écrit l'ISNI dans un communiqué.

86 % des internes interrogés avouent avoir subi du sexisme au quotidien, dont la moitié n’est pas consciente de ces agissements. Des actes qui se déroulent partout à l'hôpital : « Cela se passe (...) en particulier au bloc opératoire, lors de visites de service, mais aussi lors de cours à la faculté. Cette ambiance quotidienne tend à banaliser le sexisme », explique l’organisation syndicale.

« Il faut qu’on prenne tous conscience du sexisme au quotidien »

Pour y remédier, l’ISNI a présenté lors de son université de rentrée dix mesures pour protéger les internes à l'hôpital. Les internes veulent « zéro harcèlement sexuel », notamment en renforçant la médecine du travail, mais aussi avec la création d’un « outil informatique anonyme de signalement des cas de harcèlement » pour les victimes et les témoins, et la mise en place d’un numéro unique d’appel au niveau national.

Aux côtés de la Fédération Hospitalière de France (FHF), l’ISNI souhaite aussi mettre à disposition « en continu » les services juridiques des établissements hospitaliers, pour accompagner gratuitement les victimes dans leurs procédures judiciaires. « Il faut qu’on prenne tous conscience du sexisme au quotidien », martèle le syndicat, qui espère rendre visible le sexisme quotidien.

Un « dépôt de candidatures anonymisées pour tous les postes »

De plus, l’ISNI préconise la création d’un registre national accompagné d’une veille nationale pour « faire connaitre la problématique et briser ce tabou. » La maternité est prise en compte, puisque les internes appellent au remplacement systématique de tout départ en congé maternité, pour ne plus influencer la carrière professionnelle des femmes. Ils s’attaquent également à la formation, en souhaitant la « mise en place d’enseignements spécifiques sur les discriminations en particulier le sexisme », dès le premier cycle des études médicales.

Enfin, l’ISNI veut briser le plafond de verre afin de « lutter contre l’autocensure ». C’est l’heure des mesures chocs : l’InterSyndicale veut engager « une inversion du déséquilibre » dans la représentation des postes hospitalo-universitaires et à responsabilité. Pour cela, les internes recommandent un « dépôt de candidatures anonymisées pour tous les postes ». Le syndicat souhaite aussi créer des espaces de discussion « dans chaque établissement ou université », proposant « des actions pour améliorer la lutte contre le sexisme et toute forme de discriminations ». Ainsi, après les propositions d’Olivier Le Pennetier, son successeur Jean-baptiste Bonnet sera attendu sur les actes par ses troupes. Un bien vaste chantier. 

Source:

Thomas Moysan

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