Représentation des internes : L’ISNI veut ratisser large

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Au détriment d’autrui ?

Représentation des internes : L’ISNI veut ratisser large

L’InterSyndicat National des Internes (ISNI) s’est réuni il y a peu lors d’une Assemblée générale extraordinaire afin de réviser ses statuts et son nom. L’objectif : attirer notamment les syndicats d’internes en médecine générale.

L’InterSyndicat laisse sa place à l’InterSyndicale. Une féminisation de son nom qui pourrait être anodine si elle n’était pas accompagnée d’une révision statutaire importante. L’ISNI « peut désormais accueillir deux syndicats par ville : un syndicat représentant plusieurs spécialités ainsi qu’un autre représentant la spécialité majoritaire de la subdivision », explique l’organisation dans un communiqué.

Les syndicats d’internes « doivent avoir le choix »

Cette nouvelle disposition n’a pas tardé à être utilisée puisque cela a permis au Syndicat représentatif parisien des internes de médecine générale (SRP-IMG) de rejoindre l’ISNI. « Le SRP assiste aux réunions depuis 1 an, on a modifié les statuts pour qu’il puisse adhérer », confie à What’s up Doc Olivier Le Pennetier, président de l’InterSyndicale. Il rejoint le Syndicat des Internes des Hôpitaux de Paris (SIHP), déjà présent dans les rangs de la centrale.

Un changement de ligne, prévu dès juillet dernier, qui traduit « la volonté de faciliter le contact avec des associations de spécialités, pour plus de transparence, d’échanges. » L’objectif est clair, selon le président de l’ISNI : « on laisse la possibilité aux syndicats locaux de pouvoir nous rejoindre, quand ils le souhaitent, sans forcer personne. Ils doivent avoir le choix. » Auparavant chasse gardée de l’ISNAR-IMG (1), la représentation des internes en médecine générale est aujourd’hui partagée. 

« On ne veut pas s’arrêter à des querelles syndicales »

Pourtant, l’ISNI juge qu’un seul syndicat national représentatif de internes suffirait, et cela simplifierait les discussions avec les institutionnels. « Un syndicat unique c’est beaucoup plus fort que plusieurs petits, ça a plus de poids », estime Olivier Le Pennetier. En face, l’ISNAR-IMG, qui représente les internes de médecine générale, ne se dit « pas particulièrement » lésée et son président Maxence Pithon évoque plutôt une évolution « logique, pour un syndicat qui représente l’ensemble des internes ».  

Pas de compétition apparente donc entre les deux centrales, mais de la fierté, notamment dans les chiffres. « Environ 6 000 internes, dans 21 subdivisions » chez l’ISNAR, et « près de 12 000, dans 25 subdivisions » pour l’ISNI. Mais Olivier Le Pennetier se veut rassurant : « les deux InterSyndicales ont coexisté, coexistent et coexisteront ». Maxence Pithon, son homologue de l’ISNAR, joue lui aussi l’apaisement : « on espère que l’on pourra continuer à travailler ensemble. On ne veut pas s’arrêter à des querelles syndicales ». Des querelles qui sont « de vieux débats », selon Olivier Le Pennetier.

« Ça fait 20 ans qu’on est là », rappelle toutefois l’ISNAR-IMG. « On reste majoritaire, avec une vraie expertise de terrain », conclut ainsi son président, dont le syndicat est encore majoritaire chez les internes en MG. Mais jusqu’à quand...

(1) ISNAR-IMG : Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale

Source:

Thomas Moysan

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