Réforme du 3e cycle : le syndicat des internes sur le pied de grève

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L’Isni convoque une AG extraordinaire

Réforme du 3e cycle : le syndicat des internes sur le pied de grève

Ulcéré des attaques de certains PU-PH contre son président, le syndicat des internes (Isni) envisage de lancer une mobilisation pour peser dans la réforme du 3e cycle. What’s up Doc fait le point.

 

Le vent se lève au royaume du 3e cycle. Après avoir demandé à cor et à cris à être mieux associé à la réforme en cours, le syndicat des internes (Isni) a encore haussé le ton ce matin. Une assemblée générale extraordinaire se tient samedi, pour décider d’une éventuelle grève des internes.

Mais que se passe-t-il ? D’abord, qu’à force de vocalises, l’Isni a suscité quelques rancœurs et autres coups bas inattendus. « On a nous a communiqué un mail dans lequel un président de collège universitaire invitait ses collègues à attaquer personnellement Olivier Le Pennetier (président de l’Isni, ndlr) », nous explique Sébastien Potier, premier vice-président et porte-parole du syndicat.

Attaques ad hominem

C’est une chose de s’en prendre à l’action d’un syndicat dans le débat public. C’en est une autre de faire pression sur un de ses représentants, s’indigne Sébastien Potier, qui précise que le courrier incriminé contenait l’adresse personnelle du président de l’Isni, accusé de « vouloir faire tomber la réforme ». La réaction du syndicat ne s’est pas faite attendre.

« Il est inadmissible [qu’Olivier Pennetier], ou tout autre interne, fasse l’objet d’incitation à harcèlement », tranchait l’Isni ce matin, dans un communiqué signé par l’ensemble des membres du bureau… moins le président. Le syndicat entend ainsi faire corps face aux pressions de certains PU-PH, et rappelle que « les positions des syndicalistes ne sont que le reflet des internes qu’ils représentent »

Des problèmes pour la moitié des spé

En arrière-plan, c’est bien sûr l’accélération de la réforme du 3e cycle qui a mis le feu aux poudres. Alors que les arrêtés d’application sont attendus sous peu (en mars pour la partie transversale, en avril pour les spé), l’Isni s’estime peu entendue sur le contenu des maquettes et la durée des formations.

« Ça bloque à tous les niveaux, c’est bien le problème », soupire Sébastien Potier, qui relève des différends pour « une bonne moitié des spé ». En cause : une durée de formation jugée insuffisante par les internes, en gastro-entéro par exemple, ou la création de formations spécialisées transversales (FST) controversées, comme en radiologie ou en anesth-réa

Qui veut la paix prépare la guerre

Sans réponse concrète à ses demandes de concertation, aussi bien de la part des conseillers ministériels que des hospitalo-universitaires en charge de la réforme, le syndicat a décidé de faire monter les enchères en demandant à être reçu par Marisol Touraine (Santé) et Thierry Mandon (Enseignement supérieur), et en convoquant une AG extraordinaire samedi 4 mars.

Se dirige-t-on vers une grève des internes ? « Tout dépendra de la réunion de samedi », estime Sébastien Potier. « Mais une chose est sûre : si ça se fait, ce ne sera pas dans trois mois. » Pas besoin de tendre l’oreille pour discerner le bruit des bottes.

Source:

Yvan Pandelé

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