Reconfinement : le SNPHARE dénonce un manque de considération

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Alors qu’un nouveau confinement a été annoncé, mercredi soir par Emmanuel Macron, le syndicat SNPHARE déplore l'absence totale de prise en compte des réalités hospitalières.

Reconfinement : le SNPHARE dénonce un manque de considération

« Depuis le Ségur de la santé, l'hôpital ne va pas mieux », explique le Syndicat National des Praticiens Hospitaliers Anesthésistes Réanimateur Elargi (SNphare) dans un communiqué. Pour sa présidente, Anne Geffroy-Wernet, si Emmanuel Macron a décidé un reconfinement, c’est parce que « l’hôpital public n’est plus capable de contenir la deuxième vague covid ». Faute de ressources économiques, de lits mais surtout faute de soignants. « Au lieu de fidéliser les personnels, les mesures du Ségur ont entraîné démotivation et départs en masse de l'hôpital », souligne le syndicat.
« Rien que dans mon service, sur 40 infirmières, dix sont parties, et côté réanimateurs, le taux de départs est aussi élevé », explique Anne Geffroy-Wernet. « Il y a une démobilisation totale à l’hôpital, et hier soir, on a vu un président qui n’a pas parlé aux soignants. À aucun moment dans son discours il n’a dit ne serait-ce que ‘merci’. »
Le SNPHARE ne digère pas l’annulation des congés pour les soignants d’Ile-de-France, et le peu de réponses à la crise hospitalière. « On n’arrive plus du tout à retenir les jeunes médecins, et après cette nouvelle vague l’épuisement physique et psychologique va être encore plus important », explique sa présidente à WUD. 
Elle raconte la première vague et les soignants présents pour faire face. Puis le Ségur et là encore, une mobilisation des médecins pour expliquer et documenter ce qui n’allait pas à l'hôpital public. Et finalement, un accord signé sans prise en compte du personnel et une nouvelle vague qu'il va falloir gérer avec l'amertume de n’être pas entendu. « On va dans le mur. C’est simple, Emmanuel Macron n’a pas pris en compte le travail que l’on a fourni pendant la première vague, puis pour le Ségur. L’année prochaine, combien restera-t-il de soignants dans les hôpitaux français ? »
 

Besoin d’une vision d’avenir

 Autre problème soulevé par le SNPHARE, la répercussion de ces mesures sur les Français. La situation économique risque de se dégrader, plongeant dans la pauvreté, une partie de la population, déjà affaiblie par la première vague et ces conséquences. Dans les hôpitaux, le syndicat dit redouter une nouvelle séquence de déprogrammation massive des rendez-vous. « Cet été nous avons essayé au maximum d’honorer les rendez-vous annulés lors de la première vague, continue Anne Geffroy-Wernet. Mais clairement, nous n’avons pas réussi à reprogrammer l’intégralité des demandes. Et là, il va falloir gérer ça en plus. J’ignore comment nous allons faire. » Aussi, pour tenter de faire face au mieux à cette épidémie qui est amenée à durer, le syndicat demande « une écoute attentive des revendications sur le temps de travail, son décompte et sa pénibilité » mais aussi une meilleure valorisation du temps de permanence de soins et de temps de travail additionnel. « Nous avons juste besoin d’une vision d’avenir pour redonner envie aux soignants de venir travailler à l'hôpital et d’y rester », conclue Anne Geffroy-Wernet.
 

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