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L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a ainsi demandé aux médecins d'opter pour une alternative à la quétiapine « désormais également pour les patients en cours de traitement », dès que possible et sauf trouble bipolaire, et non plus seulement lors des démarrages de traitements.
Lorsque le traitement à la quétiapine doit être maintenu ou dans l’attente de la prescription d’une alternative, pour éviter toute interruption de traitement, un dispositif de délivrance à l’unité de comprimés et de préparations magistrales sera « effectif en milieu de semaine prochaine » en pharmacies, a ajouté l'agence.
Les préparations magistrales - médicaments fabriqués sur mesure par le pharmacien en cas d’indisponibilité de la prescription initiale – « ne permettront pas de couvrir l’ensemble des besoins » et « doivent être utilisées uniquement pour les patients nécessitant un traitement par quétiapine sans autre alternative », a-t-elle précisé.
Des psychiatres pointent les risques de la substitution
La quétiapine, molécule utilisée dans le traitement des troubles bipolaires et de la schizophrénie, peut aussi être employée pour traiter la dépression. Mais son usage fait moins consensus et n'est censé intervenir qu'en complément d'un antidépresseur classique.
Elle est commercialisée sous le nom Xeroquel par le laboratoire français Cheplapharm, et sous des versions génériques par d'autres groupes. Mais la molécule de base est largement produite par une entreprise grecque, Pharmaten, confrontée à « un problème de production », selon l'ANSM.
Fin janvier, l'agence du médicament avait annoncé une première série de mesures, comprenant l'interdiction des exportations et, surtout, une restriction des prescriptions. Elle avait alors demandé aux psychiatres de ne plus commencer un traitement sous quétiapine pour d'autres raisons qu'un trouble bipolaire. « Les alternatives doivent être privilégiées pour toutes les autres indications », avait-elle recommandé.
Toutefois, certains professionnels s'inquiétaient de la difficulté à substituer d'autres médicaments à la quétiapine, à commencer par le psychiatre Antoine Pélissolo, premier à sonner l'alerte. Il avait pointé le risque suicidaire chez des patients qui verraient interrompu leur traitement sous quétiapine.
Ces difficultés d'approvisionnement s'inscrivent dans un contexte plus large de pénuries de médicaments auxquelles les autorités sanitaires assurent tenter de riposter depuis plusieurs années.
Avec AFP
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