Protection de l’enfance : La HAS donne le La

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Au travers d’un rapport, la HAS tente d’harmoniser les pratiques d’évaluation de situation des enfants en danger sur l’ensemble du territoire. L’objectif ? Éviter les pertes de chances !
 

Protection de l’enfance : La HAS donne le La

52 000. C’est le nombre d’enfants qui ont été victimes de violences, mauvais traitements ou abandons, selon les chiffres du plan interministériel de lutte contre les violences faites aux enfants. Un phénomène qui s’est aggravé durant le premier confinement. « Le 119 a constaté une augmentation de 56% du nombre d’appels reçus, comparé à la même période en 2019 », détaille le ministère de la Santé. Une tendance que la Haute Autorité de Santé, à la demande du secrétaire d’État chargé de l’Enfance et des familles, entend juguler en publiant le premier cadre légal de référence pour aider à mieux évaluer les situations de danger.
 
« L’objectif est d’harmoniser les pratiques sur l’ensemble du territoire national et d’éviter la perte de chance pour les enfants concernés », détaille la Haute Autorité de la Santé dans un communiqué de presse diffusé mercredi 20 janvier. Et pour cause : de nombreuses situations de danger passent encore sous les radars. La faute à « des difficultés à respecter les délais de traitement prévus par la loi », « une absence d’outils partagés au niveau national » et un « manque d’échanges sur les pratiques du côté des professionnels de terrain », détaille la HAS. Cette fois, ce sont donc les Professionnels des Cellules de recueil, de traitement et d’évaluation des informations préoccupantes (CRIP) et les professionnels des équipes pluridisciplinaires d’évaluation qui sont particulièrement visés par ces recommandations.
 
Après qu’un médecin traitant - par exemple - ait signalé une information préoccupante (IP) au travers d’un formulaire de signalement, c’est en effet à eux d’agir ! Et pour les aider dans leur mission, la HAS pointe du doigt trois leviers. Au programme ? Une gouvernance repensée au niveau départemental qui s’articule particulièrement autour d’équipes pluridisciplinaires, de formation continue et d’échanges entre les différents acteurs du territoire. Cette ordonnance d’optimisation se décline également dans le recueil et le traitement de l’IP. « Comment doit se faire la première analyse de l’information préoccupante ? Comment doit se réaliser l’évaluation ? Qui fait quoi ? Quels outils mettre en place ? », détaille la HAS. Enfin, l’institution s’attarde également à distribuer des bons conseils aux évaluateurs – une équipe pluridisciplinaire - afin de les aider à jauger plus efficacement de la dangerosité d’une situation. Des recommandations soutenues notamment par une grille d’évaluation standardisée, un modèle de journal de bord d’évaluation ou encore des conseils pour les entretiens avec les enfants et les parents.
 
Et si vous êtes le médecin émetteur de l’IP, la HAS souligne qu’une information systématique de l’évolution de la procédure doit vous être apportée. Le secrétaire d’État chargé de l’Enfance et des familles, Adrien Taquet, vise à (faire) respecter cette ordonnance musclée : « Il s’engage à favoriser les conditions de son déploiement et de son appropriation auprès de tous les acteurs, particulièrement les départements », a écrit son équipe dans un communiqué.
 

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