© Midjourney x What's up Doc
28% des médecins envisagent de se déconventionner et 25% de quitter la profession. C’est ce que révèle un sondage de Jeunes Médecins Ile-de-France, auquel ont répondu 1 900 médecins de toutes spécialités, exerçant pour la majorité (65%) en libéral.
L’objectif de l’enquête : mesurer l’« impact psychosocial » des mesures, très décriées par la profession, contenues dans le projet de budget de la sécu pour 2026, actuellement examiné au Sénat.
Si la moitié des répondants admettent connaître peu (45,2%) ou pas (8,8%) les mesures en question, près de 9 médecins sur 10 considèrent pourtant que ces dernières auront un impact sur leur exercice.
Parmi les dispositions pointées du doigts figurent en priorité l’encadrement ou la « menace de suppression » du secteur 2, le plafonnement des dépassements d’honoraires et la fixation unilatérale des tarifs par l’Assurance maladie.
Plus de stress, moins de repos
Le sondage met également en évidence l’état psychologique « dégradé » des praticiens depuis l’annonce du PLFSS. Ainsi, 39,8% évoquent une perte de reconnaissance, 29,2% une montée du stress ou de l’épuisement, et 22,1% une perte de sens dans leur pratique.
1312 répondants (68,6%) parlent même de conséquences sur leur santé mentale et 756 (39,5)% sur leur santé physique, rapportant notamment une dégradation du sommeil, un manque de déconnexion et une moindre disponibilité familiale.
Conséquence de ce malaise : beaucoup ont envisagé ou envisagent de modifier leur exercice : réduction de l’activité (29,8%), changement de mode d’exercice (39,5%), diversification de l’activité (31,1%) ou encore déconventionnement (28,3%). 24,9 % des sondés vont jusqu’à envisager de quitter la profession et 17,1% de sortir de l’exercice libéral.
« Ces résultats révèlent un profond malaise et une colère croissante parmi les médecins face un texte qui porte atteinte à la médecine libérale », a commenté ce matin face à la presse la Dr Lamia Kerdjana, présidente de l’antenne Ile-de-France de Jeunes Médecins. « Le PLFSS est, pour eux, le symbole d’un mépris qui est devenu insupportable ».
Les médecins franciliens pointent particulièrement du doigt « la lourdeur des charges qui pèsent sur leur cabinet, et la nécessité des dépassements d’honoraires pour assurer la survie de leur installation », a-t-elle ajouté. En effet, la quasi-totalité des sondés estiment que leur charge administrative ou les contraintes réglementaires actuelles ont un effet négatif sur leur « bien-être personnel » ou sur leur « temps de récupération ».
Récemment, la présidente nationale de Jeunes Médecins, Anna Boctor, a annoncé quitté le dispositif Optam, qu’elle qualifie d’« arnaque ».
Face à des réponses « surprenantes », le syndicat a indiqué qu’il allait « compléter » ce premier sondage par un deuxième volet spécifique aux mesures concrètes à mettre en place, alors que la plupart des sondés préconisent déjà une revalorisation des actes et une simplification administrative.
A voir aussi
Contre la nouvelle convention, des centres médicaux des Bouches-du-Rhône ferment pendant les fêtes
Nouveaux tarifs médicaux : à vos portefeuilles ! Voici tout ce qui change à partir du 22 décembre