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Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) actuel est « une attaque frontale contre la médecine libérale », et « s'ils laissent passer cette recentralisation autoritaire et punitive », les parlementaires « porteront la responsabilité historique d'avoir tourné la page de la médecine de ville telle que nous la connaissons », avertit dans un communiqué la CSMF, l'un des principaux syndicats de médecins libéraux.
Le syndicat déplore d'abord le « coup violent » porté aux médecins de secteur 2. Avec une surcotisation sur les dépassements d'honoraires, ce PLFSS « condamne » la médecine libérale « à l'asphyxie économique », alors que la valeur des actes remboursés par l'Assurance maladie n'a pas été revalorisée depuis les années 1990, estime-t-il.
Le communiqué appelle à supprimer d'autres mesures, comme la possibilité donnée à l'Assurance maladie de procéder unilatéralement à des baisses de tarifs dans certaines spécialités rentables (radiothérapie, radiologie, néphrologie...), ou la nouvelle obligation d'alimentation du dossier médical partagé (DMP), qui expose les praticiens à des sanctions financières.
« Au lieu de faire confiance aux médecins, on les met sous tutelle et on les menace », remettant en cause le « pacte historique » entre syndicats et Assurance maladie, qui négocient normalement les règles du secteur, poursuit-il.
Toute la profession vent debout
Les principaux syndicats représentatifs étaient déjà montés au créneau la semaine dernière, craignant aussi que les économies massives imposées à l'Assurance maladie ne compromettent l'accord signé en 2024 pour revaloriser les tarifs de diverses consultations.
Furieux, des chirurgiens, anesthésistes et obstétriciens du syndicat Le Bloc ont annoncé, lors d'une conférence de presse, qu'ils prévoyaient de faire grève et « s'exiler » quelques jours en janvier, à Bruxelles, où ils ne pourront pas être réquisitionnés.
Dans un communiqué commun, plusieurs syndicats (MG France, FMF, Avenir Spé-Le Bloc...) refusent également de se mettre à collecter les franchises et participations forfaitaires (reste à charge des patients sur les consultations et médicaments) jusqu'ici prélevées par l'Assurance maladie. Cela serait « susceptible de créer de la défiance et des tensions » avec les patients et nécessite des « développements informatiques coûteux », arguent-ils.
L'Ordre des médecins a de son côté critiqué plus largement mercredi un « texte conçu dans l’urgence » qui « place la maîtrise comptable au-dessus de la mission première du soin » et « questionne la place même du médecin », en affaiblissant « liberté de prescription, indépendance et autonomie du diagnostic ».
L'examen du projet de budget a débuté ce lundi en commission des Affaires sociales, avant une arrivée prévue dans l'hémicycle le 4 novembre.
Avec AFP