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« Il s'agit d'une proposition de loi purement électoraliste » qui vise à maintenir des petites « maternités de proximité aux dépens de la qualité et la sécurité des soins », écrivent les syndicats hospitaliers d'anesthésistes-réanimateurs (Snphare), de gynécologues-obstétriciens (Syngof), de pédiatres (Snpeh), du Samu-Urgences de France (Sudf) et de praticiens (Aph).
Ces syndicats s'insurgent « contre une telle manière d'aborder la périnatalité » sans « aucune concertation avec les professionnels concernés ».
Ils regrettent notamment que ce moratoire recouvre les maternités à « moins de 300 accouchements par an » qui « ne devraient pas exister ». Ces syndicats rappellent ainsi que « plusieurs de ces petites maternités ont dû fermer (sous) la pression des professionnels de santé suite à des décès maternels et néonataux évitables ».
Les opposants au moratoire demandent donc « dans l'intérêt des mères et des enfants à naître » la réouverture « des discussions sur la révision du décret de périnatalité, dans des dispositions pour la qualité sécurité des soins pour tous ».
La hausse de la mortalité infantile comme argument
Les défenseurs du moratoire mettent, eux, en rapport une hausse de la mortalité infantile (3,5 décès pour 1 000 enfants nés vivants en 2011, à 4,1 en 2024, selon l'Insee) avec la fermeture des maternités, conduisant à un allongement des temps de trajet pour les mères.
« Le risque de décès néonatal est multiplié par deux lorsque le trajet jusqu'à la maternité dépasse 45 minutes », avait affirmé le jour du vote la députée Josiane Corneloup (Droite républicaine).
Mais, déjà, à l'Assemblée nationale, avant l'adoption du texte à une large majorité en première lecture, des voix s'étaient élevées contre cette proposition.
« Une maternité qui réalise peu d'accouchements peut offrir une moindre sécurité, faute d'une pratique régulière des gestes obstétriques », avait souligné le député Jean-François Rousset (Ensemble pour la République).
Avec AFP