Article
A la suite du tremblement de terre qui a frappé le Népal le 25 avril dernier, les ONG humanitaires se mobilisent. « What’s Up Doc » a contacté le Dr. Brigitte Vasset, directrice médicale adjointe chez MSF France. Elle nous explique ce à quoi auront à faire face les médecins dépêchés sur le terrain.
What’s Up Doc : Que sont en train de faire les médecins que vous envoyés sur le terrain au Népal ?
Dr. Brigitte Vasset : Notre équipe est en train de préparer l’hôpital gonflable qui accueillera les patients. Nous avons identifié deux sites possibles, à 70-80 kilomètres au nord-est de Katmandou. Pour l’instant, c’est surtout le personnel logistique qui s’affaire : il faut trouver le terrain, l’aplanir, monter les tentes, acheminer l’eau et l’électricité… Pendant ce temps, l’équipe chirurgicale devrait aller renforcer le personnel l’hôpital de Bhaktapur, à une dizaine de kilomètres de Katmandou : les médecins locaux sont très fatigués.
WUD : Combien de personnes se trouvent actuellement sur le terrain ?
Dr. B.V. : En tout, hier, 61 personnes étaient arrivées sur place, dont environ la moitié de personnel médical.
WUD : Quelles sont les principaux problèmes de santé auxquels les équipes devront faire face ?
Dr. B.V. : D’après notre expérience lors de tremblements de terre, nous nous attendons à avoir avant tout affaire à des fractures des membres, souvent ouvertes et infectées. Les blessures thoraciques et abdominales auront probablement déjà été traitées par les équipes locales, ou alors il sera malheureusement trop tard. Nous nous attendons également à devoir faire face au tout venant de la chirurgie, surtout des césariennes. Mais dans les tremblements de terre, nous savons qu’il y a toujours aussi des troubles psychologiques. Nous avons donc un psychologue, et peut-être un psychiatre, qui vont partir.
WUD : Savez-vous combien de temps l’intervention va durer ?
Dr. B.V. : On ne sait pas encore, mais probablement pas moins de 3 mois. Les équipes vont donc devoir se relayer, notamment pour les chirurgiens, qui peuvent rarement se libérer plus de 3 semaines.
Crédit photo: Virginie Amehame/MSF
Source:
Adrien Renaud