En avril dernier, on retrouvait, dans la Garonne, le corps de Martin Pennica, interne au CHU de Bordeaux, qui avait disparu en janvier dernier. Dans un courrier rendu public par le Quotidien du médecin, le père de cet interne, le Dr Angelo Pennica, chirurgien ORL à La Réunion, pousse un cri d'alarme. "Je souhaite vous alerter sur un fléau méconnu et pourtant hautement dramatique. Ce fléau entraine des dizaines de morts et des centaines de blessés souvent graves chaque année", commence la lettre. Ce drame, c'est la MDMA, "une drogue festive dérivée de l'ecstasy", qu'aurait ingéré son fils, Martin, avant de disparaitre dans la Garonne. "Ce produit, la MDMA, souvent en association avec l'alcool, entraine des réactions paranoïaques et paradoxales. Les urgences le savent, puisqu'ils récupèrent tous les week-ends des jeunes complètement confus et hagards, souvent blessés, paralysés, handicapés".
Comparable au scandale du Médiator
Et d'ajouter : "Ceux-là sont sauvés. Mais les autres n'y réchappent pas et se tuent en donnant l'impression d'un simple accident sans rapport avec la prise de drogue." Pour Angelo Pennica, l'épidémie du MDMA est comparable au scandale du Médiator, en terme de victimes : "Les autorités ne prennent en compte que les morts directes secondaires à la prise de MDMA : complications cardiaques, cérébrales, rénales, hépatiques. Mais elles occultent les morts indirectes par sauts (et non glissages) dans les rivières, noyades, saut dans le vide tête la première". La consommation de cette drogue touche des centaines de milliers de jeunes, rappelle le père du défunt. Cette lettre ouverte tend "à une prise de conscience du risque que prennent nos jeunes. Il faut aussi que les parents sachent que leurs enfants seront un jour ou l'autre confrontés à la tentation de la MDMA". Et de conclure : "Pourquoi ne pas engager quelques millions d'euros pour sauver nos jeunes ?"