Médecine gé, ce rêve bleu…

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Je n’y crois pas, c’est merveilleux

Médecine gé, ce rêve bleu…

Selon une récente enquête, la médecine générale serait la spécialité la plus prisée des étudiants en médecine. À voir.

Sexy, la médecine gé ? C’est ce que suggère une étude menée par Appel Médical Search, une société d’intérim médical. Sur 200 externes interrogés, 19 % souhaitent poursuivre en médecine générale à l’issue des ECN. La médecine gé devance donc l’anesth’-réa (9 %), la pédiatrie (8%), la chir’ (8%) ou encore la radiologie (6%). Conclusion des auteurs : généraliste n’est pas un choix par défaut. Champagne !

La diversité des conditions d'exercice expliquerait en partie ces résultats. En cabinet, à l’hôpital, en centre de santé ou dans le médico-social… le généraliste a le choix des armes pour sa future carrière. Autre avantage : il s’agit d’une spé où les passerelles sont légion. « Un médecin généraliste peut se former à d’autres spécialités sous réserve de passer le diplôme universitaire ou la capacité adéquat », précise le rapport.

Là où le bât blesse

« Cette spécialité a un champ d’action très large », acquiesce Émilie Frelat, présidente du syndicat des jeunes médecins gé (SNJMG). Mais de là à en faire une spé de cœur pour le carabin moyen, il ne faudrait pas pousser. « Les étudiants répondent-ils ainsi car ils pensent ne pas réussir à avoir une autre spécialité ou est-ce un véritable choix ? », s’interroge-t-elle, sceptique. « L’étude ne le précise pas. »

Et pour cause. En 2015, la direction des statistiques (Drees) du ministère de la Santé a passé au peigne fin les choix des 7860 étudiants ayant passé les ECN l’année précédente. Avec 94 % de postes pourvus, la médecine générale fait partie des rares spé (5 sur 30) qui échouent à faire le plein d’internes.

Et on en remet une couche

Pire, la Drees s’est amusée à évaluer l’attractivité de chaque spécialité selon une méthodologie assez fine. On vous passe les détails, mais le résultat est compris entre 0 et 1 : à 0, la spé est si attractive que tout carabin assez bien classé s’y rue comme un renard dans un chenil ; à 1, la spé ne recrute que « faute de mieux »…

Quid de la médecine générale ? C’est pas la ruée vers l’or. Avec un indice d’attractivité à 0,83, elle remporte la palme peu enviée de spécialité la moins disputée de toutes… Juste derrière la médecine du travail (0,84), la santé pub’ (0,76) et la bio médicale (0,71) – tandis que l’ophtalmo (0,11) truste avec arrogance la première place.

Bref, ne nous emballons pas. À l’heure où tout le monde se heurte au casse-tête des déserts médicaux, l’attractivité de la médecine gé reste un chantier ouvert. Et nous qui voulions rêver un peu…  

 

Source:

Im`ene Hamchiche et Yvan Pandelé

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