What’s up doc : Pour quelles raisons l’Ordre a-t-il décidé de se mobiliser pour cette manifestation ?
François Arnault : Il y a au Parlement actuellement, une proposition de loi de madame Rist, discutée aujourd’hui au Sénat qui porte en elle un risque de désorganisation de l’équipe de soin territoriale et un contournement possible du rôle des médecins auprès des patients. C’est-à-dire le rôle de diagnostic en amont de toute autre prise en charge. Nous ne pouvons pas accepter dans l’intérêt des malades, que d’autres professionnels de santé prennent en charge des patients sans que le médecin n’ait pu faire le diagnostic. Les autres professionnels ont leurs compétences, sont, bien sûr, tout à fait respectables et cette position n’est pas dirigée contre eux. Mais ils doivent exercer dans le cadre de leurs compétences, en partenariat étroit avec le médecin. Il faut constituer des équipes de soin, qui soient capables de prendre en charge toute la population sans que personne ne soit en dehors du système de soin, que tout le monde puisse avoir accès à un médecin quand il est malade.
Que pensez-vous des 15 propositions de François Braun ?
F. A : Je pense que parmi les quinze propositions, il y en a beaucoup qui sont bonnes : celles sur le temps administratif… Ce que nous voulons c’est que le gouvernement ne permette pas à cette loi que l’on puisse ne pas voir le médecin dans l’équipe de soin. Je ne suis là que pour cela aujourd’hui. Nous sommes, bien sûr, d’accord pour travailler, trouver des solutions, nous ne sommes pas en opposition totale. Mais il y a un principe fondamental qui fait que l’Ordre est dans ses missions : veiller à la qualité des soins et à l’accès aux soins. Après il y a d’autres propositions qui vont dans ce sens et que bien sûr nous soutiendrons.
Je ne peux pas imaginer que nous ne soyons pas entendus !
Quelles seraient les solutions pour vous, pour pallier les déserts médicaux ?
F. A : Qu’il y ait une organisation des professionnels de santé entre eux, autour du médecin, coordonnée par le médecin, qui lui permette de dégager du temps médical. Afin qu’il n’y ait plus aucun malade qui n’ait pas accès à un médecin traitant. Nous partageons le constat de tous, ce n’est pas possible de rester comme cela. Il faut organiser les équipes entre elles, mais sous la coordination du médecin car le diagnostic en amont est indispensable.
La revalorisation, serait-elle une solution pour vous ?
F. A : Je ne répondrai pas à cette question.
Qu’attendez-vous de cette manifestation ?
F. A : Que le pouvoir public comprenne que tous les médecins sont là. Il y a même les médecins hospitaliers ! Ils ont apporté leur soutien au mouvement des libéraux, c’est très important. Nous avons déjà signé un communiqué commun avec eux et les libéraux. De plus il y a la présence de l’Ordre pour faire comprendre au pouvoir public et aux parlementaires qu’il faut qu’ils fassent très attention. Ils sont en train de prendre des décisions qui peuvent jouer contre la population et les malades.
Sans réaction de leur part, quelles seront les mesures de l’Ordre ?
F. A : Je ne peux pas imaginer que nous ne soyons pas entendus !